Bruno Elisabeth, Laura Erber, Mihai Grecu, Jannick Guillou, Laura Henno, Zhenchen Liu, Laurent Mareschal, Eric Oriot, Jérôme Ruby, Anna Katharina Scheidegger, Gregg Smith, Julien Tarride, Jérôme Thomas, Florent Trochel
Studio. Invitation à Madeleine Van Doren pour le Fresnoy
Les oeuvres exposées, réalisées entre 1997 et 2007, présentent des visions très diverses, et ont recours à des techniques différentes. Certaines utilisent des outils traditionnels (cinéma et vidéo), d’autres des techniques plus récentes comme le numérique.
Au rez-de-chaussée, une vidéo-projection diffuse cinq oeuvres qui font état de paysages urbains et ruraux. Rien de bucolique dans ces regards d’artistes mais plutôt questionnant voire critique sur – une nature qui peut paraître hostile (Laura Henno), les derniers refuges de l’imaginaire du Sertao Brésilien (Laura Erber), l’abandon de maisons aux fenêtres murées d’une ville du Nord (Anna Katharina Scheidegger), l’effroyable chaos des chantiers de Shangai où l’humain ne peut rivaliser avec “l’essor” économique (ZhenChen Liu) et, la triste réalité d’un mur, du mur entre Palestine et Israël, que l’artiste (Laurent Mareschal) fissure, virtuellement comme un espoir ?
Sur la mezzanine, huit oeuvres dans lequelles il n’y a pas à proprement parler une histoire, mais des histoires possibles. Dans les versions originales utilisant la pellicule noir et blanc, le film d’ Eric Oriot entraîne dans une sorte de mouvement perpétuel recréant une ambiance du cinéma fantastique des années 20-30 et celui de Jérôme Thomas provoque une tension autant sonore que visuelle. Julien Tarride pour sa vidéo adopte la forme opéra où chant, musique, danse, décor, masques en font un spectacle fantastique. Les “scénettes” de Florent Trochel se déroulent dans le cadre stable de plans séquences où des personnages évoluent entre quotidienneté et théâtralité. Le ring du film de Mihai Grecu devient un espace scènique onirique d’où est évacué le combat physique pour un duel figé entre deux hommes et leurs chiens. Le film de Jannick Guillou commence par un long plan décrivant un panoramique d’un espace vide. Celui-ci se peuple d’apparitions étonnantes où la plasticité reste au coeur du propos. Pour son cartoon, Jérôme Ruby emprunte à “l’esthétique populaire du dessin animé et à la facture naïve d’un imagier” pour illustrer “un pays sans frontière ouvert au rêve”. Bruno Elizabeth recréé un univers cinématographique “d’une histoire du déjà dit”, à l’aide de citations, où le hasard est au coeur de chaque séquence dans un rythme endiablé.
Dans le “Petit Salon”, une conversation intime (entre l’auteur Gregg Smith et une comédienne) étrangement exposée au regard de voyeurs possibles ayant “fenêtres sur cour”, mais, qui ne pourront sûrement pas découvrir les fines échappées du décor ambiant.