ART | EXPO

Stratum

09 Avr - 01 Juil 2010
Vernissage le 08 Avr 2010

Les Frères Chapuisat construisent des oeuvres environnementales complexes, qui prennent notamment la forme de labyrinthes, tunnels, terriers, alvéoles, montagnes ou sphères, que le spectateur découvre dans toutes les positions et qu’il a souvent du mal à pénétrer.

Communiqué de presse
Les Frères Chapuisat
Stratum

Les oeuvres des Frères Chapuisat, en requérant la participation active du visiteur, le mettent dans la position d’un explorateur. Ainsi, brisent-ils l’ habitude de «pénétration», silencieuse que nous faisons tous dans l’ espace sacralisé de la salle d’ exposition et testent les publics les enjoignant à faire confiance à leurs sens.

Au Parvis, Les Frères Chapuisat se sont intéressés à l’architecture générée par l’activité marchande du site, ainsi que ses multiples remaniements. Certaines formes d’absurdes transparaissent aujourd’hui dans le bâti…des marches qui ne mènent sur rien, des éléments d’aérations qui ne ventilent aucune salle, le centre d’art lui-même qui semble léviter au-dessus de la galerie marchande ou encore le demi-niveau, un hub à l’usage incertain.

Dans le même temps, la circulation des publics est un motif important du projet qu’ils réalisent à l’in situ. Le centre d’art du Parvis est effectivement un lieu de passage connecté en divers points à l’espace marchand dans lequel il s’inscrit. Aussi les modalités de pénétration du public sont-elles très variables et vont de l’attention aux oeuvres la plus respectueuse à un passage furtif et distrait.

En ce sens le centre d’art est un lieu où des flux de populations très divers convergent, de l’ amateur d’art contemporain au client du supermarché. C’est donc fort de ces deux dimensions que les Frères Chapuisat ont proposé pour le lieu plusieurs projets avec pour première et très belle idée de transformer le centre d’art et le demi-niveau attenant en une forme sculpturale impénétrable. C’est-à-dire en empêchant la circulation des publics en leur sein comme en contraignant l’activité du centre d’art pour le faire oeuvre.

Sur ce point précis, le projet coïncidait avec cette réflexion sur l’espace inhabitable/inhabité au coeur, également, des préoccupations de Botto & Bruno. Mais, à l’inverse, c’est la qualité intrinsèque du lieu dans sa globalité, perçu par les artistes comme un espace de vie, qui a motivé le projet retenu.

Stratum est une installation qui se déploie dans le centre d’art et le demi niveau. Comme de coutume, elle s’organise selon des modalités paradoxales qui lient l’amusement à l’angoisse, le jeu à la peur. Des chambres confinées, aux dimensions alarmantes sont dispersées dans les espaces et suspendues à une forêt de pilotis à la stabilité toute improbable.

Chaque chambre, sorte de thérapie pour claustrophobes, est pénétrable mais son accès comme son espace de circulation n’excède que rarement les cinquante centimètres. Munies d’un matelas, ces chambres-cul de sac convient le spectateur à s’installer aussi confortablement que possible après qu’il eut toutefois rampé pour explorer ce labyrinthe spatial et anxiogène.

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