Strange Days

L’exposition « Strange Days » rassemble une sélection d’œuvres issues des dernières acquisitions du FRAC Île-de-France, qui ont en commun de refléter l’état actuel du monde. Des installations, sculptures, sérigraphies, photographies et vidéos signées par quatorze artistes contemporains.

Des œuvres foncièrement contemporaines qui expriment la réalité du monde

L’exposition se propose de réunir des œuvres qui, plus fortement que d’autres, expriment la réalité du monde, ses évolutions, ses bouleversements et les menaces qui pèsent sur lui. Implicitement ou non, volontairement ou non, ces œuvres sont foncièrement contemporaines par le rapport intime qu’elles entretiennent avec l’actualité.

L’installation Another Five Exercises de Zbyněk Baladran est constituée de trois bandes de papier longues de quatre mètres agrafées l’une à l’autre et accrochées au plafond. On peut y lire cinq courts textes hétéroclites, les cinq exercices qu’annonce le titre. Un ensemble textuel poétique et propice à la réflexion qui mêle des pensées personnelles, des énoncés qui semblent extraits d’un journal intime ou encore une liste d’outils utilisés par Zbyněk Baladran.

Les rapports entre les principes naturels et humains chez Francesco Gennari et Melvin Moti

L’œuvre intitulée 2,77 %, réalisée par Francesco Gennari se présente sous la forme d’un cube posé au sol dont chaque face est faite d’une mosaïque de plaques de verre bleu de différentes nuances dans laquelle sont ménagées des ouvertures. A l’intérieur du cube sot enfermés six graines ainsi que six araignées et six vers de terre vivants. Le titre de l’œuvre indique le pourcentage de chance qu’a chacun d’eux de s’échapper du cube. L’œuvre s’inscrit dans le travail de Francesco Gennari sur les rapports entre les principes naturels, divins et humains.

La vidéo de Melvin Moti intitulée Cosmism s’inspire des théories d’un groupe d’intellectuels russes qui s’est développé à la charnière entre le 19e et le 20e siècle et qui affirmait l’existence d’un lien entre les activités cosmiques et les activités humaines, les premières influât notamment sur les grands événements historiques comme les guerres, les révolutions ou encore les catastrophes naturelles. La vidéo de Melvin Moti fait se succéder des images calmes et violentes, muettes et sonores, scènes historiques et actuelles. Il reprend à son compte l’idée d’interconnexion entre l’homme et le cosmos sous le prisme de notre culture visuelle où l’image en mouvement est porteuse de violence.

La scénographie de l’exposition développe une approche formelle qui souligne la force d’évocation des œuvres. Présentées de façon dispersée et dans l’obscurité, l’éclairage ne provenant que d’elles-mêmes, celles-ci forment une sorte de représentation du monde actuel et de ses dérèglements.