L’exposition « The Discrete Channel with Noise » au Centre Photographique d’Île-de-France, à Pontault-Combault, réunit des peintures et des installations de Clare Strand qui explorent la photographie.
« The Discrete Channel with Noise » offre un panorama de l’œuvre de Clare Strand
De ses premières peintures en grand format à de très récentes installations, la première exposition monographique en France de l’artiste britannique Clare Strand offre un panorama de l’ensemble de son travail autour de la photographie. Abordant de nombreux médiums et styles différents, sa pratique a en effet pour objet central la photographie et les images, leur élaboration, leur transmission, leurs modifications et leur destruction.
Le titre de l’exposition, « The Discrete Channel with Noise » signifie « Communication intime avec interférences » et constitue une double allusion : à la théorie de l’information formulée pendant la Seconde Guerre mondiale par le mathématicien Claude Shannon et centrée sur la transmission du signal, et au personnage de Mike Teavee dans le roman Charlie et la Chocolaterie de Roald Dahl, ce garçon arrogant et agressif qui ne fait que regarder la télévision et dont le comportement sera source de mésaventures.
Les peintures et installations de Clare Strand explorent la photographie
En ayant recours à la photographie, mais aussi à la peinture et à des installations associant des machines et du son, Clare Strand traite avec humour du brouillage et de la perte dans la communication. Elle vise à « prendre à partie la photographie en soulignant ses multiples usages et limitations », en se tenant « en permanence à la limite entre l’évidence et l’absurde. »
Les réalisations de Clare Strand s’appuient en partie sur des archives qu’elle constitue depuis vingt ans, collectant des photos anciennes souvent à caractère pseudo-scientifique. Ainsi les images de la série The Discrete Channel with Noise : Information Source sont des photographies en noir et blanc d’expérience et autres activités sérieuses que Clare Strand a entièrement quadrillées pour ensuite numéroter en rouge chaque petit carré ainsi créé en fonction de sa teinte, brouillant le cliché d’origine. La peinture Algorithmic Painting ; Destination #1 montre une photographie déconstruite sous la forme de pixels. Conjugant le populaire et le savant, l’ordinaire et le mystérieux, l’espièglerie et le sérieux, l’œuvre de Clare Strand exploite les oppositions pour mettre en lumière la complexité du temps présent.