Stoëbel

Présentation
Lydia Harambourg
Stoëbel
 
Edgar Stoëbel (1909-2001), de son vrai nom René Ichoua Teboul, est né à Oran, en Algérie, le 21 décembre 1909. Il arrive à Paris en 1931. Mobilisé après l’armistice il revient en Algérie. Parallèlement, sa croyance religieuse l’incite à développer sa culture hébraïque.

La musique a toujours tenu une place importante dans sa vie. A Paris, il fréquente les clubs, écrit des chansons et compose même une symphonie.

L’homme aime à se cacher sous différents pseudonymes selon ses activités. Totalement autodidacte, homme caméléon, peintre et musicien, éditeur et philosophe, Edgar Stoëbel est curieux, et manifeste une appétence pour tout ce qui peut le nourrir intellectuellement.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’artiste est mobilisé et participe au débarquement en Provence. Il fréquente ensuite le Montparnasse des artistes de la Coupole, se lie d’amitié avec des personnalités du spectacle, du monde de l’art : Chagall, Ernst, Prinner, Michonze, Goetz, Zadkine, Joséphine Baker.

Son œuvre se compose d’abord de paysages figuratifs montmartrois et de scènes religieuses judaïques avant d’évoluer vers une expression picturale très personnelle qu’il baptise la «figurasynthèse», ainsi décrite dans son manifeste de 1960 : «La figurasynthèse est l’image qu’on se fait d’un objet dans sa forme, telle qu’elle nous apparaît. Elle est subjectivée et ne représente plus qu’une forme irréelle sur tous les plans. Le rapport des formes entre elles constitue la figurasynthèse».

Une exposition rétrospective de l’œuvre d’Edgar Stoëbel est organisée au musée du Montparnasse, du 25 avril au 20 mai 2007.

Lydia Harambourg est historienne, critique et écrivain d’art, spécialiste des XIXe et XXe siècles, et plus particulièrement de la seconde École de Paris. Elle a, entre autres, publié un Dictionnaire des Peintres de Paris (Ides et Calendes, 1993) et Anana Terramorsi (Cercle d’Art, 1999).