L’exposition « Stigmata – Actions & performances 1976-2016 », au Musée d’art contemporain de Lyon, présente toutes les actions et performances de l’artiste belge Jan Fabre réalisées de 1976 à 2016. Ces quarante années de recherche artistique ont été passées en revue et scénographiées par Jan Fabre lui même, en collaboration avec Germano Celant.
Stigmata: un panorama complet des performances de Jan Fabre
Huit cents objets (dessins, photographies, films, costumes, artefacts, maquettes, Å“uvres au stylo à bille bleu…) sont exposés sur quatre-vingt-sept plateaux de verre soutenus par des tréteaux de bois, offrant un panorama complet des performances de Jan Fabre. Des toutes premières, comme les peintures réalisées avec son propre sang à la fin des années 1970, jusqu’à celle qu’il a conçue pour le Musée d’art contemporain de Lyon et qui se déroulera le 29 septembre, juste avant le vernissage de l’exposition. Il tentera alors, pendant une heure, au vélodrome du Parc de la Tête d’Or de Lyon, « de ne pas battre le record du monde de l’heure établi par Eddy Merckx à Mexico en 1972 ». La performance, filmée en direct, bénéficiera de la présence des coureurs cyclistes Eddy Merckx, Raymond Poulidor et Bernard Thévenet, sera commentée comem une véritable course par Ruben Van Gucht et Daniel Mangeas, le tout sous les encouragements de 2000 supporters.
Comment exposer la performance ? : variation autour de l’exposé
L’exposition, au-delà de cet inventaire exhaustif, se propose de questionner les modalités de conservation et d’exposition des œuvres particulières que sont les actions et les performances. La scénographie retenue par Jan Fabre et Germano Celant offre au sens propre du terme une vue d’ensemble. Le regard embrasse d’emblée l’intégralité de l’exposition grâce à une présentation dans une seule et grande salle d’une multitude d’objets sur des plateaux de verre. Il ne s’agit pas ici de mettre en valeur les objets en tant qu’œuvres, comme sur des socles, mais de les étaler comme les outils des œuvres (les performances) auxquelles ils sont parfois confrontés via des films ou photographies. L’élaboration de cette scénographie est détaillée par Jan Fabre : la première étape fut la définition du paysage, les tables supportant les objets, photographies et maquettes qu’il nomme « modèles de pensée », puis furent disposés dans le paysage les arbres, c’est-à -dire les costumes-sculptures ayant servi aux performances. Enfin, vint l’horizon, à savoir les murs couverts d’écrans, de dessins, de photographies et de citations extraites du Journal de nuit de Jan Fabre. Une variation personnelle autour de la notion d’exposé.