Communiqué de presse
Stéphane Pichard
Qu’il filme la banlieue parisienne depuis une mobylette, Bamako depuis une chambre de Sofitel, ou le paysage depuis un train Corail, Stéphane Pichard superpose un registre des perceptions à une grammaire élémentaire du cinéma.
L’homme à la caméra est aujourd’hui l’homme du commun qui souvent ne distingue plus ce qu’il voit de ce qu’il filme. L’artiste qui partage avec lui la même prothèse est celui qui sait s’attarder sur les façons de voir, et cela d’autant mieux que rien ne se passe.
Une attention flottante ressemblera à un plan fixe au ralenti, la répétition régulière d’un même trajet changera routes, champs et rivières, un long ruban la recherche d’un paysage dans un milieu sans intérêt en une succession de séquences d’identification. La mémoire du cinéma, celui des plans et des photogrammes, croise ici le présent de l’enregistrement permanent et du stockage de données.