L’exposition « L’invention d’un monde » au Fonds régional d’art contemporain Auvergne et à l’Hôtel Fontfreyde – Centre photographique, à Clermont-Ferrand, dévoile des Å“uvres inédites de photographes contemporains.
« L’invention d’un monde » : les photographies de la collection Robelin
Sous-titrée « photographies des collections Robelin », l’exposition « L’invention d’un monde » présente une partie de la collection photographique d’Anne-Marie et Marc Robelin. Faisant suite à la donation par la famille Robelin de plus de trente œuvres au FRAC Auvergne en 2016, cette exposition les dévoile pour la première fois au public et met ainsi en lumière une collection élaborée depuis plusieurs décennies, qui fait entrer dans la collection du FRAC de nouveaux artistes comme Jochen Gerz, Martin Parr, Bruno Serralongue, Natacha Lesueur et James Welling, et de nouvelles réalisations d’artistes déjà présents comme Stéphane Couturier et Xavier Zimmermann.
La démarche d’une collection privée rejoint ici celle d’une collection publique en permettant au plus grand nombre d’avoir accès à des œuvres réunies par des passionnés d’art. Fondée sur des liens d’amitié et de fidélité entretenus avec plusieurs artistes, la collection Robelin s’est au fil des années construite autour d’ensembles exhaustifs de peintres, sculpteurs ou photographes précis. On découvre ainsi d’Eric Poitevin la série qu’il a consacrée en 1985 aux anciens combattants de la première guerre mondiale, intitulée Cent portraits de combattants de la Guerre 1914-1918, mais aussi un portrait de religieux réalisé en 1990, qui s’ajoutent aux natures mortes déjà présentes dans la collection, auxquelles le photographe a consacré la majeure partie de son travail.
La collection Robelin réunit Eric Poitevin, Marti Parr, Stéphane Couturier, Bruno Serralongue
Le cliché intitulé Usine Gévelot à Issy-les-Moulineaux, réalisé en 1996 par Stéphane Couturier, s’inscrit dans la pratique de la photographie d’architecture qu’il mène depuis la fin des années 1980 et par laquelle il a renouvelé le genre de la photographie urbaine. La série Common Sense de Martin Parr fait partie des œuvres les plus atypiques du photographe qui a entrepris, en fixant en gros plan et dans des cadrages très serrés des figures et objets banals dans différentes villes à travers le monde, de mettre en lumière la vulgarité et la laideur des sociétés capitalistes. Quant aux clichés intitulés Feu d’artifice de Bruno Serralongue, en figeant par l’image ces moments festifs, il les privent de leur intensité et de leur éclat, les ramenant à ce qu’ils sont : des événements à la fois symboliques et dérisoires.