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Stéphane Bérard. Ce que je fiche

Demander la nationalité gabonaise pour représenter ce pays aux Jeux olympiques d’hiver, inventer un système pour améliorer un bi-cross avec le financement de la Drac, puis le vendre à un quidam qui devient collectionneur d’art à son insu… Des projets farfelus et drôlatiques qui, preuves à l’appui, déplacent l’action artistique. Tout un programme de résistance à l’art !

— Éditeurs : Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille/Centre d’art Le Cairn, Digne-les-Bains
— Année : 2003
— Format : 15,50 x 21,50 cm (feuilles non reliées dans boîte cartonnée)
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : non paginé
— Langue : français
— ISBN : 2-912450-03-9
— Prix : non précisé

C’est pas grand-chose une paire de maracas…
par Xavier Boussiron (extrait, p. 3)

S’il suffisait de se fier aux grosses ficelles de l’étude chronologico-pédagogique le propos de Bérard se répartirait sur différentes périodes. La première dite de « Conversion » (comment en faire partie); puis la période « Solidarité-vache et plaisir d’offrir » (le Bérard Social club pour une esthétique relationnelle lucide/le travail, une question de répartition ou de dissolution des responsabilités); La période « Attrape-nigaud et joie de recevoir » (l’art, sa survie et l’institution); la période « La création et ses besoins » (le cinéma, le design, l’architecture…).

Au menu de cet assortiment conceptuel, il s’agit justement de dompter (et non pas de contrôler) une incapacité notoire, propre au principe du « I would prefer not to », à savoir se cadrer. On pourrait dire qu’il est Heroï;c Conceptual au sens où l’Heroï;c Fantasy aborde la notion d’histoire en narrant des aventures improbables plutôt que des faits.

Chez Bérard, les projets-aventures-concepts trempent dans le vinaigre avec des œuvres où les meilleures répliques sont coupées au montage (ce qui reste le propre d’une bonne pièce d’art). Au fin fond de l’accumulation se crée un dépot insoupçonnable ou mal perçu: un sous-genre qui par couches successives se meut en style (Ah! cette vieille quête de crédibilité !), c’est comme se promettre un doux mensonge. Entre distortions d’esprit ricaneuses, abus inracontables et absence de retenue sur la notion de main morte, le conceptuel devient croûteux.
Proche des peintures de même nature et de l’effet refoulé qu’elle suscite au regard, car on apprend autant d’une bonne que d’une mauvaise peinture.

(Texte publié avec l’aimable autorisation du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur)

L’artiste
Stéphane Bérard est né en 1966. Il vit en Haute-Provence.

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