Communiqué de presse
David Ryan
Steam in the wood
Les expositions de David Ryan sont conçues par strates comme des nuages de temps et de mémoire. Elles traitent de passages, de changements d’état, d’esquives et de glissements de nom, ici du nom d’emprunt David Ryan au nom de naissance Michel Le Touzé. Ses oeuvres s’attachent à multiplier les points de vue et cherchent par leur qualité plastique à provoquer un certain réenchantement, qui pourrait être celui du dessaisissement, du contemplatif.
Le projet Steam in the wood trouve son origine dans un sentiment d’évanouissement et de perte ressenti par l’artiste dans la campagne qui l’environnait. Cet état fit alors chez lui écho au film de Mikhail Kalatozov Quand passent les cigognes, palme d’or au festival de Cannes en 1958, et à un mouvement de caméra qui permettait au réalisateur de lier le présent de l’action du film aux souvenirs du personnage principal: Boris, traversant les marais avec sa section, entend une déflagration qui n’est autre que celle de la balle qui vient à l’instant même de le toucher.
S’ensuit un mouvement aérien et hélicoïdal de la caméra qui accompagne la chute progressive du personnage dans l’eau des marais, avant sa mort. Le visage de sa jeune fiancée quittée pour rejoindre le combat lui revient alors par saccades comme une dilution du temps présent dans celui de la mémoire.
David Ryan lit ce moment du film comme celui d’une nécessaire dépossession d’une mémoire en lui trop présente pour un plongeon dans le ravissement de l’instant. C’est une révolution qui cherche à traduire le souhait d’un retour sur la biographie de l’artiste et une manière pour lui de recouvrer son nom de naissance, Michel Le Touzé.
Le projet Steam in the wood se compose de 81 dessins au stylo Fineliner Staedler 0,01 sur papier de format A3, ainsi que d’un film d’une durée de 15 minutes réalisé à partir de ces dessins.