L’exposition « Spirale » au Théâtre de la Cité internationale, à Paris, présente, dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris 2017, la nouvelle série photographique de Gerardo Custance. Un ensemble de clichés né d’une dérive dans les environs de Paris, pour lequel le photographe espagnol s’est laissé guider par son intuition et le travail du temps…
Spirale, une série photographique en forme de dérive autour de Paris
La dernière série de photographies de Gerardo Custance tire son titre, Spirale, de la méthodologie suivie pour sa réalisation. Comme tous les précédents projets du photographe, celui-ci a en effet fait l’objet d’une délimitation préalable à la fois géographique et conceptuelle, qui s’appuie sur la cartographie. Pour Spirale, Gerardo Custance a créé une carte imaginaire en fixant par de la cellophane des morceaux tirés d’Internet sur le serveur d’un système d’information géographique (SIG) puis en traçant sur le plan sommaire ainsi obtenu une spirale dorée.
C’est cette spirale que Gerardo Custance a ensuite suivie. La ligne qui relie son atelier d’artiste au Théâtre de la Cité et se prolongeant vers les zones frontières au bord du grand Paris lui a servi de support pour se rendre en des lieux précis dans lesquels il pouvait ensuite s’abandonner à une dérive. Le projet Spirale prend ainsi la forme d’une errance contrôlée, la carte invitant Gerardo Custance à expérimenter les lieux de façon personnelle.
Gerardo Custance, photographe des états d’âme
De nombreuses photographies de Gerardo Custance mettent en évidence les détails étranges que recèle le paysage urbain. Ainsi découvre-t-on sur le cliché intitulé Fête – Saint-Quentin-en-Yvelines une jetée s’avançant dans un étang plongé dans la brume, sous un ciel gris. Sur cette jetée se tient une sorte de mât servant habituellement de support pour des affiches mais qui, dépourvu de celles-ci, surmonté de ce qui semble être des antennes ou des sondes et garni d’un drapeau à moitié effiloché, marque de son incongruité le paysage. Dans la photographie La dispute – La Villette, le dôme de La Géode semble surgir tel un élément extraterrestre derrière une rangée d’arbre.
A travers leur captation des curiosités visuelles, les photographies de Gerardo Custance reflètent les propres états d’âme de celui-ci. La série Spirale joue en effet le rôle d’un filtre à travers lequel passent vers l’extérieur les éléments intérieurs et inversement. Réalisée sur trois années, cette série suit donc l’évolution intime du photographe. Au fil de son avancée chronologique, les motifs discordants du paysage laissent peu à peu la place à des compositions plus géométriques et équilibrées, qui correspondent à la stabilité que Gerardo Custance a atteinte dans sa vie personnelle.