Heinz Mack
Spectrum
La galerie Perrotin a rassemblé plus de soixante-dix œuvres de Heinz Mack, né en 1931 en Allemagne, au travers de l’exposition «Spectrum» qui, comme son titre le promet, offre tout le spectre de sa carrière. Depuis la rétrospective que lui avait consacrée le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1973, l’œuvre de Heinz Mack a joui de peu de visibilité en France.
Dès 1957, Heinz Mack se présente comme sculpteur et peintre. L’ordre des mots n’est pas anodin et fait pleinement sens à la vue de toiles à l’empâtement généreux, qui enfante un relief particulièrement significatif de cette région entre peinture et sculpture. La toile en grand format (212 x 130 cm) Ohne Titel réalisée en 1959, sur laquelle enfle la matière (ici de la résine synthétique) ne dira pas le contraire. Le relief en traits verticaux clairs créée ici sa propre symphonie. Oubliée la surface lisse sur laquelle elle semble trépigner. C’est à cette même période, entre 1957 et 1966 précisément, que Heinz Mack devient le fondateur (avec Otto Piene puis Günther Uecker) et l’animateur principal de ZERO: l’entité artistique, qui rayonne aujourd’hui encore internationalement, se pose en référence absolue du renouveau cinétique (signifiant «qui met en mouvement») de l’abstraction, dont Yves Klein, notamment, fut membre.
L’œuvre de Heinz Mack au mitan des années cinquante produit par ailleurs des toiles, mais également des sculptures. proprement dit. Inspirées par le côtoiement des œuvres de Malevitch, Rodtchenko, Mondrian ou encore Balla et par une radicalité qui agit comme un credo, elles investissent l’espace et même le dévorent, à l’instar du désert du Sahara où Heinz Mack fait à cette époque des périples réguliers. Dès 1962, ces œuvres préfigureront le land art nord américain.
L’exposition «Spectrum» permet de découvrir le travail récent de Heinz Mack. Sur l’acrylique sur toile Sans titre réalisée en 2015, la lumière et la couleur se disputent notre perception, en dessinant les seuils et les accélérés. Sur le motif étoilé de cette œuvre à fort impact chromatique, le mouvement est à la fois contrôlé et mû par sa propre dynamique.
Commisaire invité
Matthieu Poirier
Vernissage
Samedi 23 avril 2016, 16h-21h.