Communiqué de presse
Alice Anderson
Spectres
Au printemps 2008, à Nice, au musée national Marc Chagall et à la Villa Arson, à Vallauris, au musée national Pablo Picasso, et à Marseille, au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, Alice Anderson réalise une série d’expositions inédites intitulée «Miroir Miroir». D’un lieu à l’autre, elle nous invite à suivre le fil roux d’un conte de fées à la fois troublant et irrésistiblement séduisant, d’un conte qu’elle tisse dans l’espace ténu qui existe entre la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, entre elle et ses doubles. L’artiste aime les ambiguïtés, elle s’en amuse. Pour elle, Rapunzel recluse, Alice errant au pays des merveilles, Barbe Bleue et sa marque indélébile sont autant de reflets d’une identité multiple, insaisissable. Le conte est comme un miroir tendu au spectateur. Il nous reste à l’interroger ou, comme l’héroïne de Lewis Carroll, à le traverser pour rejoindre des contrées imaginaires.
C’est au Musée national Pablo Picasso que le conte de fée s’achève, dans un cercueil de verre. La diabolique Alice Anderson condamne son double de cire au repos éternel, éveillant en nous un profond malaise. La notion de double est inextricablement liée à la mort – en même temps qu’elle menace l’identité, la stabilité du sujet, l’existence d’un double constitue un espoir d’éternité. La fragilité et la transparence de la cire renforce l’aspect cadavérique de la poupée. L’angoisse naît de cet état ambigu, indéfini, de cet entre-deux qui caractérise l’oeuvre de l’artiste : entre Blanche-Neige et le corps mort d’Alice, entre l’apparente légèreté du conte et les drames qui s’y jouent.