Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

Spectrarium

19 Oct - 30 Nov 2008
Vernissage le 18 Oct 2008

Sur le thème de la maison hantée, les artistes de "Spectrarium" sont invités à investir le bâtiment conçu par Le Corbusier pour y insuffler des effets "spectrogènes".

Communiqué de presse
Francis Baudevin, Stéphane Barbier Bouvet, Vincent Beaurin, Olaf Breuning, Valentin Carron, Delphine Coindet, Claudia Comte, Philippe Decrauzat, Sylvie Fleury, Elise Gagnebin-de Bons, Athene Galiciadis & Cédric Carles, Mark Geffriaud, Patrick de Glo de Besses, Alain Huck, Simon Jaffrot, Philippe Jarrigeon, Florian Javet, Körner Union, Philippe Kermoal, Laurent Kropf, Jürg Lehni, Genêt Mayor, Mathieu Mercier, Olivier Mosset, Mélodie Mousset, Christian Pahud, Lauris Paulus, Mai-Thu Perret, Guillaume Pilet, Matthias Rihs, Tatiana Rihs, Rirkrit Tiravanija, Pierre Vadi et Raphaël Zarka
Spectrarium

A l’occasion de ses 75 ans, le Pavillon Suisse de la Cité internationale universitaire de Paris accueille une exposition d’art contemporain à l’échelle du bâtiment qui tend à offrir une image inédite de ce patrimoine de l’architecture mondiale conçu par Le Corbusier.

“Le Spectrarium” se décline sur le thème de la maison hantée. Fortement ancré dans l’imaginaire collectif sous les auspices du fantastique, ce thème n’en a pas moins une histoire concrète aussi ancienne que celle de l’humanité.

S’il n’est pas aisé de démêler les fils de cette histoire tant les cas de « hantise sérieuse » ont été recouverts par la masse des plaisanteries douteuses et des viles supercheries. En revanche, il est plus facile d’évaluer sa réception dans l’histoire de l’art, tant il semble y être sous-exploité, alors même qu’on observe aujourd’hui une prolifération d’oeuvres redevables d’une esthétique de la spectralité.

Sans compter la littérature, qui fut l’un des relais les plus constants de son histoire mais aussi les plus efficaces à le circonscrire au domaine du fantastique, il faut attendre l’avènement du cinéma pour voir le monde de l’art s’approprier le thème de la maison hantée, encore que souvent sur le mode de fictions transposées à l’écran.

Et même si le modèle de la maison, et plus généralement de l’architecture, a peu à peu été intégré aux pratiques artistiques dès les avant-gardes du début du XXe siècle selon diverses opérations – de la fusion à la destruction en passant par la synthèse, le déplacement, l’appropriation et l’altération – contribuant à reconfigurer les relations entre l’art et l’architecture, elles ne se sont que trop rarement emparées du thème de la maison hantée comme d’un motif exploratoire.

“Le Spectrarium” entend remédier à cette situation en s’appropriant le thème de la maison hantée, et le Pavillon Suisse sur ce thème, suivant le fil conducteur de la “hantise ludique” qui permet de dépasser la dichotomie stérile entre vraie et fausse maison hantée, afin de poser à nouveaux frais, et par le biais d’un matérialisme magique revisité, les questions de l’exposition et de l’artialisation d’une part, de la parapsychologie et de la cybernétique d’autre part.

Interrogations ouvrant à une autre pensée de l’habitation, et qui valent autant pour elles-mêmes qu’en fonction de l’occupation artistique d’un site architectural, sinon autosuffisant, du moins saturé par le fantôme agissant de son concepteur.

L’histoire fascinante du Pavillon Suisse incite d’ailleurs à faire de ce lieu d’habitation une maison hantée. De sa conception à son occupation, en passant par son financement, sa construction, sa réception et son entretien, il apparaît en effet ourdi des traces secrètes de présences passées en ses murs, survivances ou revenances, tantôt conspiratrices, tantôt bienfaitrices.

En regard de cette histoire semblable à un condensé de hantise à jamais nourri de ses fantômes, qu’ils soient spectres des armatures ou des lieux, « Le Spectrarium » joue les accélérateurs de hantise.

Il offre l’opportunité aux artistes d’exploiter à son comble la puissance de la machine à habiter jusqu’à révéler l’impensé plastique de l’habitation machinique.

Plasticité spectrale qui résulte de l’incorporation paradoxale de ces particules hantées par une opération d’escamotage, au sens où faire apparaître l’inapparent consiste à faire disparaître la hantise résiduelle en produisant des apparitions et des visions inédites. Effets spectrogènes.

L’hantologie étant par définition retorse, la logique de la hantise est plurielle et sans affectation ; par conséquent l’occupation artistique doit servir et de révélateur et de dépeupleur.

Ne relevant pas d’une habitation ordinaire, mais d’une habitation parallèle immémoriale, elle est un précipité temporel anachronique provoquant un espacement à même l’espace architectural, qui ouvre une profondeur sans borne, « efface les murs, chasse les présences contingentes, accomplit le miracle de l’espace indicible » (LC).

Telle est la duplicité de la hantise, duplicité qui incite à redéfinir la notion d’ »hôte » qu’est l’oeuvre dans l’architecture et qu’est l’architecture pour l’oeuvre.

L’artialisation des manifestations de hantise demeure du ressort d’une action plastique restreinte opérant dans l’interstice afin « d’insérer le détail dans l’unité future » (LC) – plasticité spectrale dont les qualités optiques, acoustiques, tactiles, olfactives et cinétiques tracent les linéaments d’une étrange géographie et les arcanes d’une société interlope.

Vernissage
Samedi 18 octobre 2008 à 18h.

En parallèle de Spectrarium
Patapsychique  
Du 18 octobre au 30 novembre

Le Spectrarium annexe la vitrine du Centre culturel suisse (au 32, rue des Francs-Bourgeois).

Sur le mode d’un display décalé, « Le Spectrarium » transforme la vitrine du Centre culturel suisse de Paris en une antichambre spirite de l’exposition.

Médiumnisme, hypnose et exorcisme, tour à tour expérimentés lors d’une résidence d’artistes au Pavillon suisse dans le cadre de la préparation de l’exposition, livrent ici leurs secrets sous la forme de dessins, d’une sculpture et d’un film.

Arbuste de Claudia Comte, 2008. Chêne, sagex, mousse
Claudia Comte (1983) a obtenu son diplôme en arts visuels à l’Ecal en 2007. Ses peintures, sculptures à la tronçonneuse et pyro gravures explorent, dans une esthétique vernaculaire, l’univers de la campagne ; son enfance ; les animaux ; les cartoons ou l’Amérique du Nord.

Elle s’intéresse à la culture populaire et au monde rural comme un chemin direct d’expression. Avec les arbustes, série de cinq sculptures, dont un élément flanque la porte d’entrée de la bibliothèque, elle poursuit son travail à la tronçonneuse type art brut en citant des formes modernes (Arp, Brancusi), avec comme référence première l’art topiaire fantastique d’ »Edward aux mains d’argent ».


Ghost in the machine de Mélodie Mousset et Tatiana Rihs, 2008. Sculpture et vidéo, 15 mn
Ces deux artistes suisse et française collaborent sur de multiples projets, aussi bien dans le domaine des arts plastiques qu’au sein de projets appliqués.

Ne constituant pas un collectif à proprement parler, Mélodie Mousset (1981) et Tatiana Rihs (1976) aux formations et spécialités distinctes, se retrouvent dans leur intérêt commun pour les formes génériques.

Leur production révèle en effet, dans leur rigueur formelle, de la fascination partagée pour un certain minimalisme – géométrique ou organique -, imprégné simultanément de fictions scientifiques, fantastiques et oniriques. Leurs différentes pièces s’organisent contextuellement autour d’une narration suspendue.

Elles font cette fois partie du trio de commissaires formé avec le philosophe Samuel Dubosson pour « Le Spectrarium » et présentent deux travaux dans la vitrine du Ccsp : une vidéo et une sculpture.

Drawing session under hypnosis at le Pavillon Suisse, 2008
Un projet de Samuel Dubosson, Mélodie Mousset et Tatiana Rihs avec des dessins de Sonia Beaurin, Cédric Carles, Valentin Carron, Elise Gagnebin-de Bons, Athene Galiciadis, Simon Jaffrot, Körner Union, Laurent Kropf, Genêt Mayor, Mélodie Mousset, Christian Pahud, Guillaume Pilet, Tatiana Rihs

Le cahier présente les dessins produits par les artistes lors d’une séance collective d’hypnose ericksonienne qui s’est tenue dans le Salon courbe du Pavillon suisse. Cette forme d’hypnose souple a pour but de relier inconscient et créativité.

trois heures d’exercices de relaxation et de suggestion pour mobiliser leurs ressources intérieures, les plasticiens ont été invités à prendre des crayons et laisser parler leur créativité galvanisée. Ces feuillets d’hypnose sont les témoins graphiques de cette expérience qui s’inscrit dans la droite ligne du Surréalisme (en vente à la bibliothèque).

Horaires
Lundi-Vendredi. 10h-12h30 / 14h-18h, samedi. 14h-18h.

AUTRES EVENEMENTS Non classé