L’exposition « Space Oddity » à la galerie Plateforme, à Paris, est le deuxième volet d’une exposition en deux parties qui rassemble les œuvres de douze artistes autour des thèmes de l’espace et du futur. Alors que la Maison des Arts de Créteil propose le volet photographique, la galerie Plateforme accueille le volet plastique.
« Space Oddity » : une odyssée fantasmée de l’espace
L’exposition qui tire son titre du film A Space Odyssey de Stanley Kubrick, lui-même réinterprété musicalement par David Bowie dans sa chanson Space Oddity, vise à générer un brouillage des repères physiques et spatiaux par le biais des œuvres sélectionnées, caractérisées par des démarches singulières qui repoussent les codes conventionnels.
Délaissant les visions traditionnelles de l’univers transmises notamment par la science-fiction, les œuvres de cinq plasticiens explorent les limitent de leurs disciplines pour créer des représentations abstraites, fantasmatiques ou métaphoriques du futur et de l’espace. Aux notions habituellement rattachées à l’évocation de l’espace comme l’utopie et le fantasme, elles ajoutent celles de l’illusion et du questionnement du soi.
De Joanie Lemercier à Thomas Lasbouygues et Guillaume Barth : l’espace comme ouverture sur l’imaginaire
La série de sculptures Étalon lumière de Félicie d’Estienne D’Orves est un ensemble d’étalons constitués de pièces en acier, de LED et d ‘un programme, dont chacun correspond à un élément du système solaire (le soleil, Vénus, Mars, Neptune, etc.) et suit le temps que met la lumière pour franchir la distance entre eux et la Terre. L’ensemble suggère un système de référence qui serait lié aux rythmes naturels du temps cosmique et souligne notre appartenance à un système planétaire mais aussi à un système biologique dans lequel la lumière est essentielle.
La projection sur écran Star Chart de Joanie Lemercier a été inspirée à l’artiste par d’anciennes cartographies cosmiques japonaises. Sur l’écran s’étale une carte des constellations revisitée, dans laquelle des motifs inconnus s’immiscent entre les étoiles, offrant une vision imaginaire et onirique de l’espace.
Le projet Elina, mené en collaboration par Thomas Lasbouygues et Guillaume Barth de 2013 à 2015, est une autre porte ouverte sur l’inconnu. La découverte par les deux artistes du désert de sel d’Uyuni en Bolivie a mené à la fabrication d’une nouvelle planète imaginaire nommée Elina. Par la photographie, la vidéo, la sculpture, le projet exploite des connaissances en optique, en physique, en astronomie, en technologie spatiale et en architecture pour développer une aventure dans laquelle Thomas Lasbouygues et Guillaume Barth se mettent en scène tels des explorateurs, entre réalité et fiction.