Communiqué de presse
Pauline de Bazignan
Souviens-toi que le Temps
Si l’artiste recourt au langage minimaliste, c’est pour exprimer son travail dans tout son effort et sa pureté, en bute aux contraintes techniques et au temps qui défile à toute allure. Mais si l’épure de la couleur et de la forme est maximale, c’est ici au service de l’émotion.
La couleur est diluée, étirée, pas seulement déposée sur la toile, en une pellicule si fine que l’on en sentirait le grain. Éminemment subtile, la forme n’est que suggérée à travers la trace de couleur qui conflue vers le centre du tableau. Une couleur qui joue aux limites de la lumière.
De cette couleur jaillit une forme, et contenue en celle-ci, l’évocation d’une vie fragile, qui, soudain oserait sourdre à travers le plan.
«Je voulais que l’eau fasse son travail.»
«Au début, il y a une fleur (comme quelque chose qui grandit, qui éclôt). Je me concentre, je fais couler la tige, je peins une fleur. Mais après, ce n’est plus cette fleur qui m’intéresse. Alors je l’efface en l’arrosant, en la frottant.
L’eau dissout la peinture, et on ne voit plus rien. Au fur et à mesure le tableau apparaît dans sa simplicité, dans sa fragilité. Il n’y a presque plus rien sur la toile. C’est ce presque rien qui m’occupe, c’est presque rien, c’est tellement rien que parfois ça me fait peur.»
Pauline de Bazignan