Pour l’ensemble des vingt-trois organisations professionnelles et réseaux que le Cipac représente, cette décision est insupportable. Cette nouvelle donne budgétaire signifie en effet de manière inéluctable l’arrêt des activités du Quartier et la destruction d’un projet soutenu également par l’Etat, le Conseil général du Finistère et la Région Bretagne.
A travers cette mort annoncée d’un centre d’art historique se dessine ce que le Cipac pouvait attendre de pire de la réforme territoriale: qu’elle serve d’opportunité, de prétexte pour des collectivités à se désengager totalement des politiques décentralisées en faveur de la création construites au cours des 30 dernières années.
En mettant un terme à la subvention accordée au Quartier, la ville de Quimper endosse d’abord la responsabilité de la destruction des emplois des salariés du centre d’art dont le CIPAC se déclare ici solidaire. Elle endosse également une responsabilité qui va au-delà de la seule question de la fermeture probable du centre d’art et touche plus largement à l’exercice des politiques publiques de la culture. Les premiers pénalisés en seront les quimpérois, les publics touristiques et les artistes.
Ce retrait unilatéral de la ville de Quimper affirme de manière claire le mépris de la municipalité pour des politiques construites dans la durée, en collaboration avec les autres collectivités territoriales et l’Etat. Les très nombreux articles de presse, les mobilisations des professionnels et le succès de la pétition en ligne s’opposant à la fermeture du Quartier confirment une incompréhension unanime.
Les amateurs de culture et d’art vivant sont apelés à participer à toutes les actions entreprises en faveur du Quartier, et à témoigner de leur soutien aux personnes qui font vivre cette institution: en signant la pétition s’opposant à la fermeture du lieu et en étant présent nombreux au vernissage de l’exposition «Les Vases Bleues» demain au Quartier.
Plus largement le Cipac appelle toutes les structures du secteur de l’art contemporain en difficulté à ne plus rester dans le silence – souvent par crainte de représailles de leurs subventionneurs – et à faire connaître leur situation: les réseaux de structures dédiées à l’art contemporain sont indéniablement une réussite de la décentralisation et doivent demeurer un élément de plein droit de la construction des territoires.