L’exposition «Sous les grands arbres», c’est avant tout l’histoire d’une rencontre, celle de Vincent Barré avec l’œuvre de Matisse et sa découverte de la série des Dos, du Petit Torse mince, mais aussi de la sculpture de Giacometti. A travers ses œuvres Vincent Barré exprime son admiration pour le travail de Matisse en particulier l’originalité du rapport au corps et à la nature. Tout comme le grand maître, Vincent Barré s’interroge sur les effets que produisent sur lui les choses plutôt qu’à la simple copie. Il questionne alors la figure du corps en jouant avec les rapports nature-culture et intérieur-extérieur. La diversité des matériaux (Bois, bronze, acier, fer, aluminium et même grès de Sèvres) lui permet d’explorer ces dialogues, ces aller-retour.
Exposées dans la cour d’entrée du musée, dans la salle d’expositions temporaires et dans le parc Fénélon, les œuvres interrogent également le rapport dedans-dehors, plein-vide et ombre-lumière tout en dialoguant également avec l’architecture modulable du musée conçu par Laurent Baudouin. En effet, ces œuvres exposées, tout comme les commandes par lesquelles Vincent Barré est intervenu dans l’espace public, révèlent l’approche très sensible du lieu et le rapport à l’espace quasi épidermique de cet architecte de formation.
A côté des sculptures, les carnets de croquis et de dessins de l’artiste, tous porteurs de sens et de symboles, viennent enrichir l’œuvre et nous éclairent sur sa démarche. Il se dégage du rapport entre les œuvres une forte présence dans l’espace. Alors ces puissantes et sobres sculptures, quasi monumentales pour certaines, ne sont plus de simples formes mais de véritable forces.
Et les œuvres intitulées ex voto et Colonnes créées spécialement pour l’exposition — des fragments de corps spécialement conçus dans le lieu —, renforcent ce dialogue et trahissent le rapport sensuel de Vincent Barré à son travail.
L’exposition «Sous les grands arbres» invite à la déambulation, à la rêverie du promeneur vagabond. Car les grands arbres sont aussi les grandes icônes de l’histoire de l’art. Capturant l’essence de la démarche de Matisse, Vincent Barré s’en affranchit, invente ses propres signes, toujours sous le regard bienveillant des grands arbres.