DANSE | SPECTACLE

Sous la peau/ L’espace

05 Avr - 06 Avr 2012

Dans le cadre du festival Concordan(s)e où se confronte la danse au travail de l’écrivain, Daniel Larrieu élabore aux côtés d’Arno Bertina Sous la peau, puis Jean-Batiste André et Fabrice Melquiot présente L’espace.

Daniel Larrieu, Arno Bertina, Jean-Batiste André, Fabrice Melquiot
Sous la peau/ L’espace

Sous la peau
On me pousse, il me presse, je me laisse faire sous de mauvais prétextes, ma vie est mal réglée, je me crispe, j’étouffe, je suis violent mais ça ne résout rien. On me prend par la main. Au début cela ressemble à des caresses, mais je me rends compte, ensuite, que ces doigts cherchent un truc; ils travaillent un clavier que je ne connaissais pas (sous la peau). Ils tournent autour d’un point qu’ils n’approchent pas: ici, là, il y aurait quelque chose. Qu’est‐ce que c’est? Un point dur? Quelqu’un? Un squatter, un punk à chien roulé en boule? Un ancêtre, une vieille tante dont j’aurais eu la charge et qui se serait cachée là en espérant ne pas déranger? Qu’il me faudrait consoler parce qu’elle doit être émue ‐ je ne me suis pas occupé d’elle pendant longtemps… Comment la bercer et nous habituer à la présence de l’autre? Quel lieu aménager pour l’épanouissement, et prendre – habités mais déjà dans l’air – le chemin du rythme et du mouvement ?

Daniel Larrieu, chorégraphe
Figure marquante de la danse contemporaine française, nommé en 1994 directeur du Centre Chorégraphique de Tours, il poursuit, depuis 2004, son travail de création au sein de la compagnie Astrakan. Multipliant les expériences chorégraphiques singulières avec notamment N’oublie pas ce que tu devines (2003), Marche, danses de verdure (2004), Never Mind (2006), Lux (2010).
En 2010, il part danser sur des plaques de glace à la dérive au Groenland et créé Ice Dream, installation plastique. En 2011, il crée Big Little B, pièce marionnettique, et En Piste avec les chorégraphes Pascale Houbin et Dominique Boivin. En janvier 2012, il a créé au Théâtre de l’Athénée avec la metteure en scène Gloria Paris, Divine, variation théâtrale chorégraphiée à partir du roman Notre‐Dame‐des‐Fleurs de Jean genet.
Il est artiste associé au Manège de Reims et à l’Echangeur de Fère‐en‐Tardenois, Centre de Développement Chorégraphique de Picardie.

Arno Bertina, écrivain
Il est l’auteur de romans parus aux éditions Actes Sud Le Dehors ou la migration des truites (2001) et Appoggio (2003), d’un récit paru sous le pseudonyme de Pietro di Vaglio La déconfite gigantale du sérieux (Lignes, 2004), d’une fiction biographique consacrée à Johnny Cash J’ai appris à ne pas rire du démon (Naïve, 2006), d’un roman foisonnant Anima motrix (Verticales, 2006), d’un récit Ma solitude s’appelle Brando (2009).
Je suis une aventure (Verticales, 2012), son dernier roman, est paru en janvier dernier. Ancien pensionnaire de la villa Médicis à Rome et membre du comité de rédaction de la revue Inculte, il a prolongé ces expériences collectives en coécrivant de nombreux ouvrages dont Une année en France (Gallimard, 2007) avec François Bégaudeau et Oliver Rohe.

L’espace
Ecrire l’espace en source et ligne de fuite. L’espace, en tant qu’espace d’abandon et de représentation. Essayer d’y être soi et autre‐soi. Ecrire dans l’espace, tandis qu’on y rencontre un corps étranger, avec lequel il faudra négocier. Ecrire pour l’espace, une forme ouverte, déprise de la narration, un puzzle poétique flottant. Assez bref pour être répété, assez précis pour être désarticulé, assez flou pour être explicite. Ecrire sous l’espace; les mots dont il serait né. Qui diraient qu’il est né pour être partagé, né pour refuser toute délimitation. Ecrire avec l’espace, un dialogue à une seule voix. Ecrire du muscle directement, du muscle et du mouvement. Ecrire de l’équilibre. Ecrire du désir. Ecrire du lien. Ecrire le traité politique de notre réunion, le manifeste de nos présences. Dire: nous sommes là, nous étions là, nous y serons. Un auteur, un équilibriste. Un lecteur, un danseur. Muscles jumeaux.

Jean-Batiste André, chorégraphe
Diplômé du Cirque National des Arts du Cirque, il s’est spécialisé dans les équilibres sur les mains, et le travail du clown. Avec son association W, il privilégie le cirque contemporain, créant deux soli Intérieur nuit (2004) et Comme en plein jour (2006); un répertoire de petites formes appelés «modules» et en 2010 Qu’après en être revenu avec équilibristes et un musicien.
En 2005, premier artiste de cirque lauréat du programme Villa Médicis Hors Les Murs, il séjourne au Japon où il présente une création avec deux artistes japonais. Interprète pour Philippe Decouflé, Gilles Baron, Christian Rizzo, Herman Diephuis, François Verret, Il collabore par ailleurs avec des artistes issus de plusieurs autres disciplines.

Fabrice Melquiot, écrivain
Publiés à ses débuts à L’Ecole des Loisirs puis depuis 2001 aux éditions de L’Arche inaugurant la collection de théâtre jeunesse, ses textes sont traduits et représentés dans une douzaine de langues, et ont fait l’objet de diffusion sur France Culture.
Depuis janvier 2012, Il est nommé à la direction du Théâtre Am Stram Gram de Genève.
Associé au metteur en scène Emmanuel Demarcy‐Mota au Centre Dramatique National de Reims, cette collaboration se poursuit désormais au Théâtre de la Ville où Fabrice Melquiot est auteur associé et responsable du développement en jeune public.
En France, ses pièces ont été jouées au Théâtre de la Bastille, à la Comédie Française, au Théâtre des Abbesses à Paris, au Théâtre National de Chaillot…
En plus des nombreux prix qui le distingue, il reçoit, en 2008, le Prix Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre.

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