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Something like a Complex Figure in a Persian Carpet

14 Mai - 25 Juil 2008
Vernissage le 14 Mai 2008

La pièce maîtresse de l’exposition, "Something like a Complex Figure in a Persian Carpet", illustre parfaitement le travail de Sammy Engramer, basé sur les analogies et l’humour potache : Mondrian se voit ici détourner en un tapis de 64 m² ou plus loin, une lune évoque la figure de Pacman prête à croquer les fantômes. Ses œuvres sont à « entrées multiples » et sollicite particulièrement l’esprit du spectateur. Non seulement elles font appel à l’imaginaire collectif mais aussi à des possibilités d’associations très subjectives.

Communiqué de presse 
Sammy Engramer
Something like a Complex Figure in a Persian Carpet

Sammy Engramer est avant tout un joueur : il manipule les formes et les mots d’une manière qui n’est pas sans rappeler les méthodes des Surréalistes, et celle d’un de leur fameux héritiers, l’artiste belge Marcel Broodthaers.

Ses références récurrentes sont l’histoire de l’art, la psychanalyse, la philosophie ; mais ce pesant bagage est contrebalancé par des renversements ludiques, des analogies, des associations déroutantes et un humour souvent potache.

La pièce maîtresse de l’exposition (« Something like a Complex Figure in a Persian Carpet ») est un tapis de 64 m² dont la structure est celle d’un tableau de Mondrian (« Komposition mit grosser roter Fläche, Gelb, Schwarz, Grau und Blau ») et dont le motif est tiré d’un plan immobilier d’un appartement de type F1 (bedroom, kitchen, patio, etc.). Le tableau (et le symbole) d’un des maîtres de l’abstraction se voit ainsi recouvert par une image du quotidien. Sacrilège renforcé par le remplacement du jaune (Mondrian ne travaillait qu’avec les couleurs dites primaires : rouge, jaune, bleu) par du vert – soit la couleur qui, avec le rouge et le bleu, est aujourd’hui utilisée en vidéo, pour l’affichage sur les écrans et dans les logiciels d’imagerie (RVB).

Au-dessus du tapis est suspendue une structure noire en plaques de mousse expansée, comme si les lignes noires du tableau de Mondrian étaient sorties de l’image, celle-ci se déployant dès lors en volume – un volume figuratif et abstrait planant mystérieusement au dessus de nos têtes.

Au sol, deux parallélépipèdes recouverts de miroirs tournent sur eux-mêmes (« Derviche Mirrors »), reflétant et démultipliant l’espace d’exposition, troublant de fait la perception ainsi que l’image du spectateur. Image du double, mais aussi de la démultiplication infinie (la multitude).

Dans la « coursive », long couloir vitré visible de la rue, apparaît une énorme lune (« Moonwalk »). Placée à l’extrémité gauche du couloir, sur un fond noir qui lui s’étend jusqu’à l’autre extrémité, elle est « amputée » d’un angle droit, évoquant la figure de Pacman, petite bête en forme de camembert dotée d’une bouche et évoluant dans des labyrinthes. (Pacman, jeu vidéo apparu au début des années 80, devenu l’un des plus connus
dans le monde, à peu près au moment où fut popularisé le Moonwalk, mouvement de danse privilégié dans la Breakdance, qui consiste à marcher à reculons tout en donnant l’impression d’avancer…).

Les œuvres présentées sont donc à « entrées multiples » : construites par stratifications, elles renvoient à des univers très hétérogènes, faisant autant appel à l’imaginaire collectif qu’à des possibilités d’associations très subjectives. Mais, malgré ces nombreuses invitations à la dérive, on peut aussi choisir de les appréhender comme des abstractions, en prenant le chemin inverse de celui décrit plus haut : y voir des images très prosaïques disparaître sous une nappe fantomatique d’abstraction.

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