D’un éclectisme artistique incontestable, Blanca Li présente Solstice. Une pièce chorégraphique pour quatorze danseurs soulignant les relations ambivalentes entre l’être humain et la nature. Nécessaire à la vie, celle-ci est toutefois exploitée de manière systématique et saccagée. Solstice nous rappelle ces évidences car, selon la formule de Blanca Li, « notre responsabilité commune est de préparer le futur, et de protéger la planète ».
Solstice, de Blanca Li, ou la gratitude à l’égard de la nature
Prenant pour thème central l’environnement, Solstice choisit donc d’aborder un thème actuel, objet de polémiques passées et récentes. Mais l’accumulation d’évidences, communes ou scientifiques, ne peut que naturellement conduire à s’interroger sur la condition faite à notre environnement naturel et sur nos rapports à celui-ci. Et tel est le point de départ de cette pièce : l’inquiétude ressentie devant les changements naturels et climatiques presque quotidiennement perçus sous l’effet de l’arraisonnement volontairement programmé des ressources naturelles.
Mais cette inquiétude née de la volonté de domination des éléments naturels ne peut effacer l’infinie gratitude à l’égard de la nature, sans laquelle toute forme de vie serait impossible. L’inquiétude cède alors la place, ou plutôt appelle l’émerveillement, suscité par le spectacle continu de ce qu’elle peut offrir. Solstice révèle alors une vision personnelle de notre rapport à la nature dont tous les éléments sont « des entités vivantes, actives, fragiles et précieuses ».
Solstice : une danse organique et intuitive
C’est une telle gratitude, certainement, que Blanca Li a voulu exprimer au moyen d’une danse qu’elle dit être à la fois organique et intuitive. Comment pourrait-on oublier notre dette à l’égard de la nature qui, elle-même, ne cesse de nous rappeler sa présence au travers d’une suite de manifestations simples et essentielles ? Brises et rafales de vent, froid et chaleur, apparition et disparition saisonnières des feuilles, changements de couleurs de la végétation, sont autant de signes visibles et sensibles de la présence de la nature. Ainsi s’établit notre rapport sensible à la nature que la chorégraphie doit traduire : « Les danseurs vont se servir de ces sensations et travailler sur leurs corps à partir de notions telles que le vent, la pluie, la chaleur ou l’air que l’on respire ».
Mais la danse de Solstice, ajoute Blanca Li, se veut également intuitive, épousant son intention première : donner à voir l’irrévocable présence changeante de la nature. Si, d’emblée, Blanca Li sait quels types d’émotions elle entend exprimer, elle se concerte avec ses interprètes pour tenter de définir les moyens d’y parvenir, travail de recherche et improvisation se complétant avantageusement.
Itinéraire du spectacle (non exhaustif) :
– Chaillot – Théâtre National de la Danse (Paris), du 8 au 15 novembre 2018.
– Montpellier Danse – Le Corum (Montpellier), le 19 janvier 2018.
– Chaillot – Théâtre National de la Danse (Paris), du 21 septembre au 31 octobre 2017.