Miguel Chevalier
Solo show
La Galerie Keza invite Miguel Chevalier pour un solo show à l’occasion de Yia Art Fair 2015 au Carreau du Temple. Pionnier de l’art virtuel, Miguel Chevalier utilise l’informatique comme moyen d’expression dans le champ des arts plastiques depuis 1978. Son travail aborde au travers de thématiques récurrentes — telles que la relation entre nature et artifice, le développement des villes ou encore l’observation des flux et des réseaux qui organisent nos sociétés contemporaines — la question de l’immatérialité dans l’art, les logiques induites par l’ordinateur, comme par exemple l’hybridation, la générativité, l’interactivité.
Pendant ses études à Paris aux Beaux-arts et aux Arts Déco, ce sont les manipulations électroniques du tube cathodique par le sud-coréen Nam June Paik qui le passionnent, mais aussi les «rayogrammes» expérimentaux de Man Ray, le bleu d’Yves Klein, le travail de Lucio Fontana, celui de Seurat ou encore d’Auguste Herbin…
Au début des années 1980, l’informatique était de plus en plus présente dans les médias et l’on commençait à parler de la société de l’information. C’est ce territoire encore vierge, non exploré par la création artistique contemporaine, que Miguel Chevalier a souhaité approfondir et développer une écriture structurellement originale.
Entre ces premières Å“uvres créées au début des années 1980, consistant en un travail séquentiel de variations et de télescopage des différentes images entre elles, jusqu’à ses Å“uvres de réalité virtuelle génératives et interactives aujourd’hui et ses sculptures obtenues par impression 3D, son Å“uvre a beaucoup évolué.
Ce solo show est l’occasion de présenter ses dernières recherches artistiques à travers une sélection d’Å“uvres en mouvement et fixes. Parmi ces Å“uvres, Nuage Fractal est une création numérique sur écran LCD. C’est un générateur de formes fractales qui composent peu à peu un «nuage». Le fractal relève d’une géométrie spécifique, où chaque élément peut se reproduire à l’infini. Des paysages abstraits semblent se former automatiquement à partir de structures simples qui ne cessent de se complexifier.
Méta-cités est une seconde Å“uvre présentée sur écran LCD. C’est une ville virtuelle planétaire, sans localisation, qui s’inspire des villes et des espaces urbains propres aux mégalopoles. Cette ville est révélatrice d’un principe urbain générique qui s’auto-reproduit sans état d’âme, sans repères, sans souci de singularité. Elle se génère ainsi en un chaos de dynamismes et de flux non programmables. En télescopant les époques, l’Å“uvre nous projette dans une ville où la nature disparaît au profit d’un urbanisme effréné et surtout dans un espace où à terme les villes se rejoindront entre elles. Méta-cités n’est plus qu’un immense enchevêtrement de réseaux impossible à parcourir ou à connaître en totalité. C’est en quelque sorte une Å“uvre génératrice d’utopies urbaines, une architecture du cyberespace.
En parallèle, seront présentées une série de sculptures réalisées grâce à la découpe laser et à l’impression 3D: 3 sculptures intitulées «Radiolaires» qui partent de l’observation du plancton animal microscopique, le radiolaire, dont l’artiste transpose préalablement la structure dans l’univers numérique. Ces merveilles de la nature composées d’un squelette siliceux fait de fines épines à symétrie rayonnante présentent une variété de formes fascinantes.
Les Å“uvres de l’exposition nous montrent comment l’artiste est capable de transposer une forme de réalité dans un nouvel imaginaire, ou comment créer un imaginaire à partir d’une réalité.
Miguel Chevalier saisit avec le virtuel l’insaisissable, et traduit les formes nouvelles de la vie contemporaine où le réel et le virtuel s’interpénètrent en permanence: renouvellement incessant, vitesse, transformation. Ces créations génèrent un monde sensible qui ouvre de nouveaux horizons et une écriture poétique capable de soulever des émotions.