L’exposition « Milagritos y Frutas » à la galerie Crèvecœur, à Paris, présente les peintures et sculptures colorées et festives de Sol Calero, qui explore à travers elles la notion d’exotisme.
Milagritos y Frutas : peintures et sculptures de Sol Calero
Pour sa première exposition à Paris, l’artiste vénézuélienne Sol Calero réunit des œuvres de deux séries récentes qui poursuivent son exploration de l’exotisme. Adoptant des teintes vives, lumineuses et gaies, des motifs décoratifs, des représentations de fruits, de plantes et d’objets usuels, la jeune plasticienne renvoie à la dualité de cette notion d’exotisme. Elle convoque à la fois l’imagerie idéalisée, iconique, uniformisée et caricaturale qui naît des projections et de la vision de l’étranger, et la nature réelle des choses, incertaine, parfois sale et décevante, mais aussi stimulante.
Les deux séries Frutas et Milagritos témoignent de la direction formelle que suit la démarche de Sol Calero : de la peinture à la sculpture. La série de peintures Frutas obéissent au même processus que les souvenirs : elles rassemblent et juxtaposent sur une même surface plusieurs couches d’idées et d’identité projetées. Visions de tissus, objets, décorations, personnes, paysages se mêlent dans une unité semblable aux objets de loisirs destinés à la consommation où les traditions, les repères culturels et historiques sont gommés.
Sol Calero expore les notions d’exotisme, d’identité et de colonialisme
Les Milagritos (Petits miracles) sont des peintures sculpturales qui renvoient à une pratique religieuse syncrétique très répandue en Amérique Latine : pour matérialise leurs vœux auprès de saints locaux, les gens utilisent des objets miniatures qui les traduisent littéralement. Ainsi un cœur symbolise le souhait d’un amour, une clef, celui d’une maison, etc. Ces objets sont combinés à l’iconographie de figures locales légendaires sanctifiées, générant ainsi un autre exemple de systèmes juxtaposés que Sol Calero met en lumière : un univers préexistant et un univers colonisé.