Luz Blanco
Soft error
Luz Blanco présente dans cette exposition des œuvres graphiques réalisées à l’aide de trames et de pixels, comme métaphore d’une mémoire parcellaire. Le dessin est pour l’artiste une activité méditative, mécanique, reconstituant l’image point par point, incluant ses effacements et ses erreurs.
La notion de soft error, empruntée à l’électronique et au computing, renvoie ici à un type de perturbation douce qui peut modifier ou endommager l’information. Pour l’artiste, ses dessins recréés à partir de clichés photographiques tramés, sont comme des sortes de filtres de mémoires. La notion de filtre est ici ambiguë: elle est perçue à la fois comme écran dissimulateur et fenêtre révélatrice d’un événement opaque.
La pratique du dessin chez Luz Blanco possède l’ambivalence de la transparence et de l’effacement, rendant les images lisibles à une certaine distance, et indéchiffrables de près.
Dans cette exposition, la présence d’un texte de Saint Augustin (extrait des Confessions) retravaillé graphiquement et partiellement effacé par l’artiste, donne une certaine lecture de son travail. Dans ce texte, le philosophe y définit la mémoire comme «souvenir de l’oubli». Les dessins de Luz Blanco se situent dans cette zone évanescente de dialogue entre les deux entités opposées.
De la même façon, les installations Eden The end et Vanité réunissent des notions antinomiques, de manière dialectique.
Luz Blanco, artiste française d’origine espagnole, vit depuis cinq ans à Istanbul, et travaille entre Istanbul et Paris. Diplômée de l’école Duperré à Paris, elle utilise différents médiums comme la vidéo, la photographie et le film expérimental. Elle explore depuis quelques années le dessin et sa trame mécanique ainsi que l’installation.