Maxime Bondu, Alexandre Capan, Chuck Close, Jean Dupuy, Jean-Baptiste Farkas, Marie-Ange Guilleminot, Jérémy Laffon, Emile Laugier, Elvia Teotski
Slow 206h
«Le temps ne va pas vite quand on l’observe. Il se sent tenu à l’œil. Mais il profite de nos distractions. Peut-être y a-t-il même deux temps, celui qu’on observe et celui qui nous transforme». (Albert Camus – Carnets 1935-1948).
Cette exposition participe à la réflexion entamée cette année sur le rapport au temps et à la durée dans les œuvres mais aussi à travers les formats même de l’exposition. Dans les trois salles de la Donation, différentes temporalités vont se succéder, cohabiter, se superposer.
La lenteur aujourd’hui se définit plus par son contraire que par elle-même. On l’oppose à la vitesse, on l’érige comme un dernier rempart à cette course effrénée qui nous invite à faire toujours plus avec moins, remplir le temps, remplir l’espace.
Comment définir alors la lenteur? Dans la notion de vitesse se greffe de plus en plus celle de l’immédiateté, la vitesse serait peut être un non-espace/temps, impossible à explorer car déjà consommée. La lenteur pourrait donc demeurer comme le lieu privilégié de l’observation, celui qu’évoque Albert Camus dans ses Carnets, un lieu de transformation possible.
L’exposition rassemble donc des expériences dans lesquelles cette relativité face au temps existe: des œuvres, des collaborations, des gestes qui se déploient sur des durées qui s’étirent vers des tentatives d’infini, qui se réactivent et se régénèrent inlassablement.
Parallèlement aux œuvres exposées, plusieurs rendez-vous viendront ponctuer le temps de l’exposition, le bousculer, le peupler.
Commissariat
Fabienne Fulchéri, assistée de Claire Spada