Situer la différence

L’exposition « Situer la différence » au Centre culturel suisse, à Paris, présente les œuvres de Silvia Bächli et Eric Hattan. Les dessins et collages de la première et les sculptures, vidéos et installations du second entretiennent leur différence comme leur points communs.

« Situer la différence » ou révéler les points communs

Le titre de l’exposition, « Situer la différence », a été choisi par Silvia Bächli et Eric Hattan comme un jeu de mots destiné à mettre en lumière les éléments qui rapprochent leurs œuvres respectives, bien que celles-ci partagent à première vue peu de points communs.

Les dessins de Silvia Bächli, réalisés le plus souvent à la gouache sur papier, sont des agencements de lignes. Ici, un empilement d’épais traits gris, droits et horizontaux, surmontés d’un trait courbe qui monte en zigzag jusqu’au bord supérieur de la feuille, dont il semble s’échapper. Ailleurs, une pluie de traits verticaux multicolores, cette fois tracés au crayon de couleur, tombe depuis le haut de la feuille. Ailleurs encore, une paire de jambe, esquissée de façon rudimentaire par une fine ligne de gouache grise au tracé incertain, s’introduit dans l’espace blanc du papier par son bord supérieur.

Silvia Bächli et Eric Hattan explorent le lieu et l’espace

Ces dessins résultent d’un important travail en atelier mais trouvent dans l’exposition l’occasion d’une sélection, d’une association et de formations d’ensembles qui tiennent compte des spécificités du lieu. L’exploitation de l’espace est en effet au cœur de la démarche de Silvia Bächli dont les dessins se caractérisent par des lignes qui le plus souvent s’étendent jusqu’au bord des feuilles. Pour l’artiste suisse, dessiner consiste précisément à créer un espace et à se confronter aux bords du papier. C’est pourquoi, en fonction de leur association avec d’autres, de leur ordre, de l’éloignement ou de la proximité de leurs bords, les dessins transmettent différents récits.

L’œuvre pluridisciplinaire d’Eric Hattan se compose de sculptures, de vidéos et d’installations, autant de médiums qui impliquent toujours une confrontation directe à la notion d’espace et donc au lieu de l’exposition. L’installation intitulée Arrêt sur images, réalisée en 2014, se compose d’un amoncellement d’objets de toutes sortes mis au rebut dans une cabane faite de bois et de tôle ondulée. Au milieu de ces objets est inséré un poste de télévision allumé diffuse l’image de la cabane vue de l’extérieur. Dans l’installation Now way, le bout d’une paire de chaussures est coincé sous une dalle de béton.