Communiqué de presse
Kataline Patkaï
Sisters
Horaire : 21h
Durée : 60 min
Lieu : salle Jean-Pierre Vernant
— Conception : Kataline Patkaï
— Assistant : Ugo Dehaes, Sébastien Galceran
— Interprètes : Aude Lachaise, Lisa Nogara, Kataline Patkaï, Maxence Rey, Agnès Sourdillon, Erika Zueneli
— Scénographie : Pierre Jorge Gonzalez
— Musique : Roeland Luyten
— Régie générale : Benjamin Boiffier
La pièce de Kataline Patkaï restitue un trajet qui va du corps aux mots, et des mots aux corps. Corps de Marguerite Duras, malaxant les phrases, déformant la syntaxe pour inventer des raccourcis qui vont au cÅ“ur des sensations. Corps des femmes éperdues qui peuplent ses livres : Lol, Anna, Claire, Marie, Emily — et les autres… Pour Kataline Patkaï, l’écriture de Marguerite Duras est chargée d’une énergie, d’une sensualité et d’une violence liée à un engagement physique total dans le monde. En écartant la couche narrative qui les entoure, c’est cet engagement qu’elle tente de restituer : incarner cinq femmes à différents âges de la vie — leurs failles, leurs errements, leur sensualité à fleur de peau, leur regard…
Présentes ensemble sur scène, chacune dans leur monde — comme un chœur porteur d’une parole intérieure et mouvementée — elles se donnent, échangent leurs rôles, glissent d’un personnage vers un autre, s’oublient, renaissent à travers l’autre. Comment rendre compte de cette nécessité intérieure, de ces mouvements impératifs ? L’espace qui les enserre dessine un paysage charnel, malléable, une seconde peau qui absorbe la lumière ; mais c’est aussi un lieu démesuré, hostile, entravant les gestes, obligeant au dépassement, au déséquilibre. Des mots, des associations d’images sont lancées dans la danse, fragments qui esquissent des points de liaison, qui permettent de lire entre les lignes, entre les corps — de faire se rejoindre des temps, des lieux, des voix différentes. Leur possible rencontre — au travers des pages et de la scène — est porteuse d’une ambivalence : que peuvent-elle partager ? Se reconnaissent-elles ? Qu’est-ce qui les relie entre elles ? Chacune de ces « héroïnes » est porteuse de ce lien obscur : dans l’étonnement de la chair, dans un abandon à la force des sensations, elles inscrivent en filigrane le portrait de M.D — Marguerite Duras, ou le Mouvement du désir.