L’exposition « Retour à l’hypothèse » à l’Artothèque de Vitré rassemble des peintures, des collages et un livre d’artiste de Simon Poligné qui résultent de jeux formels fondés sur le décalage, le retournement et le mystère.
« Retour à l’hypothèse » : peintures et collages de Simon Poligné
Au fil du parcours se mêlent de récentes peintures sur bois de large format, de nombreuses gouaches, médium favori de Simon Poligné, un ensemble de collages et le livre d’artiste The Gardener’s Black Book qui en résulte. Autant d’œuvres qui d’emblée renvoient des traits communs : d’intenses couleurs, des références visuelles proches, des formes simples, abstraites mais familières.
Les peintures de Simon Poligné s’inscrivent dans une démarche de bricoleur : elles sont conçues à partir des outils et des matériaux hétéÂroclites dont dispose le plasticien au moment de leur création. Puisant à la fois dans l’histoire de la peinture et dans l’histoire personnelle de Simon Poligné, elles puisent dans un stock d’éléments, formes, matières, textures qui sont transformés et assimilés par le découpage, le recouvrement, la juxtaposition ou la superposition.
Ces matériaux sont parsemés de ce que l’artiste décrit comme des « pièges » formels : des matières factices, faux marbres, du bois qui se révèle être de la mousse polyuréthane, de vraies pierres qui semblent fausses… Le travail de Simon Poligné se teinte ainsi d’ironie, mais aussi d’une certaine profondeur, comme une mise en garde contre les apparences.
Les œuvres de Simon Poligné opèrent un « retour à l’hypothèse », à l’incertitude, au mystère
Les collages de Simon Poligné résultent pour la plupart de la juxtaposition d’images issues de deux magazines des années 1950, Sciences et avenir et L’Encyclopédie de l’art ménager, associés à d’autres revues de décoration de la même époque. L’univers de Sciences et avenir, consacré à des thèmes associés à l’homme et à l’extérieur comme l’exploration spatiale, la technologie, l’archéologie, la vitesse, les mathématiques et la physique, s’oppose à celui de L’Encyclopédie de l’art ménager, consacré aux activités perçues comme féminines et d’intérieur. Par un jeu de mélange des contraires, d’inversion et de retournement, d’assemblage, de confrontation et de dialogue entre les images, Simon Poligné entretient la confusion entre la réalité, le quotidien, l’univers familier et le rêve et le fantasme.
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