L’exposition « Simon Hantaï, Paris 1948 – 1955 » à la galerie parisienne Jean Fournier se concentre sur une période relativement confidentielle de la carrière du peintre mais pourtant déterminante pour la suite de son œuvre.
Paris 1948 – 1955 : une période déterminante pour la peinture de Simon Hantaï
L’exposition met en lumière une période souvent considérée comme mineure dans le parcours de Simon Hantaï : les années 1948-1955, entre son départ de Hongrie et sa rupture avec André Breton, formeraient un entre-deux d’un intérêt limité par rapport à l’autre pivot que constitue la rupture du « pliage comme méthode » au début de l’année 1960. Pourtant, cette période qui marque l’abandon de la figuration des œuvres hongroises de Simon Hantaï, est d’une grande importance pour l’artiste comme pour ses collectionneurs, ainsi que le prouvent de nombreuses donations.
Les tableaux réalisés par Simon Hantaï entre 1948 et 1955 relèvent d’une multitude de pratiques : découpage, collage, grattage, empreinte, décalcomanie, frottage, coulures, froissage et bien sûr pliage, technique majeure de son œuvre picturale. Surtout, ces réalisations portent déjà en germe à la fois les moyens que Simon Hantaï utilisera par la suite et l’état d’esprit qui le guidera.
Simon Hantaï découvre Francis Picabia, Henri Matisse, Alberto Giacometti, Jackson Pollock…
Les œuvres comme Espaces engourdis de 1950, qui juxtapose dans neuf espaces précisément délimités des ensembles abstraits comme autant de récits imaginaires, Collage de 1953 qui présente une surface de peinture craquelée dans des tons de gris, ou encore Femme Miroir I où les formes tout en rondeur évoquent plus ouvertement des éléments d’anatomie, témoignent de l’expérimentation et des recherches auxquelles se livre alors Simon Hantaï.
Suivant directement l’arrivée de Simon Hantaï à Paris en 1948, la période 1948 – 1955 est en effet marquée par ses visites dans les musées de la ville comme le Louvre, le Musée de l’Homme et le Musée d’Art moderne, ainsi que dans les galeries. Il y découvre l’art européen de son temps à travers les œuvres de Francis Picabia, Jean-Paul Riopelle, Henri Matisse, Max Ernst, Alberto Giacometti et Georges Mathieu, mais aussi l’art américain avec notamment les peintures de Jackson Pollock. Autant de chocs artistiques qui stimulent Simon Hantaï et nourrissent sa propre création.