Simon Hantaï
Simon Hantaï
La dernière rétrospective consacrée à l’œuvre de Simon Hantaï avait eu lieu en 1976 au Musée national d’art moderne quelques mois avant son transfert au Centre Pompidou. Depuis, Simon Hantaï avait été invité dans de nombreux musées en France, ainsi qu’en Allemagne et à la Biennale de Venise dans le pavillon français (1982), mais les occasions de voir son œuvre sont ensuite devenues extrêmement rares. Simon Hantaï s’est alors volontairement retiré du monde de l’art, se refusant à exposer sauf en d’exceptionnelles occasions, jusqu’à son décès en 2008.
Surtout connue pour ce que l’artiste nomme «le pliage comme méthode» initié en 1960, l’œuvre de Simon Hantaï se déroule en moments successifs d’une étonnante diversité.
L’exposition s’ouvre sur les premières années de création qui suivent son arrivée en France et offre une lecture chronologique de son parcours artistique dès les années 1950: des toiles surréalistes, telle Femelle Miroir,1953, aux peintures gestuelles, telle Sexe-Prime, Hommage à Jean-Pierre Brisset, 1955, des peintures de signe, comme Souvenir de l’avenir, 1957, à celles constituées de petites touches, cette époque s’achève avec les peintures d’écriture. Cette première phase, largement méconnue, culmine avec deux chefs-d’œuvre de 1958-59 réunis pour la première fois: Écriture Rose et À Galla Placidia.
À partir de 1960, avec la suite des Mariales, Simon Hantaï peint «en aveugle» une surface préalablement pliée en la recouvrant de couleurs: «Cette fois la couleur est le mode principal […]. La lumière a l’air de venir dans la couleur de par derrière, sur le mode d’un vitrail. En vérité, la couleur est la lumière» (Dominique Fourcade). Dès lors chaque série de peintures va faire appel à cette méthode selon des modes très différenciés: Catamurons, 1963, Panses, 1964-1965, Meuns, 1967-1968, Études, 1969, Blancs, 1973-1974, Tabulas, 1973-1982 enfin, permettront à Simon Hantaï d’élaborer et de renouveler des compositions formelles et inédites, souvent de grand format.
C’est alors qu’il s’affirme comme l’un des plus grands coloristes de son temps. L’œuvre de Simon Hantaï est à cette époque très présente sur la scène française et a un fort impact sur les générations de peintres plus jeunes.
Suivra une longue absence, ponctuée de rares événements comme une nouvelle suite d’œuvres, les Laissées, qui verra le jour dans les années 1990. On y voit Simon Hantaï découper de grandes Tabulas des années 1980 et en extraire des fragments qui deviennent à leur tour des œuvres à part entière.
S’achevant sur cette série, l’exposition constituera l’extraordinaire redécouverte d’un peintre éblouissant qui compte parmi les figures les plus importantes de la seconde moitié du XXème siècle.
Un catalogue, ouvrage de référence sur l’œuvre de l’artiste, est publié aux Éditions du Centre Pompidou, sous la direction de Dominique Fourcade, Isabelle Monod-Fontaine et Alfred Pacquement, commissaires de l’exposition.
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