Pour sa neuvième édition, la Paris Design Week 2019 (PDW19) va reconfigurer la ville au rythme du design. Pendant dix jours, du 5 au 14 septembre, en marge du salon professionnel Maison & Objet, près de deux-cent-cinquante lieux-partenaires mettront le design à l’honneur. Un évènement fédéré par Maison & Objet, et articulé cette année en neuf parcours thématiques. À savoir « Art », « Nourriture », « Parfums et mode », « Design iconique », « Projets », « Savoir-faire », « Upcycling » et « Travail ». La neuvième catégorie, transversale, regroupe les sociétés bénéficiant du label « EPV – Entreprise du Patrimoine Vivant ». Côté « Upcycling », un mot-valise croisant le recyclage et la revalorisation par le haut, Merci sera de la partie avec son exposition « La deuxième vie des choses ».
Exposition « La deuxième vie des choses » : Merci met en lumière l’upcycling
Réunissant une dizaines de designers travaillant dans la mouvance de l’upcycling, Merci ouvrira une fenêtre sur la refonte des objets. Pus que secondes mains, « La deuxième vie des choses » met en avant le réemploi des matériaux. À l’instar de l’atelier Maximum, avec sa chaise / fauteuil Gravêne (2015), transformant les déchets et chutes industriels en mobilier design. L’exposition permettra aussi de retrouver les pièces du désigner colombien Simon Ballen Botero. Lequel a reçu la Mention spéciale Eyes On Talents X Frame pour ses projets Mirrors for Gold et Suelo Orfebre, lors de la dernière Design Parade. Soit une collection de contenants en verre fabriqués à partir de déchets de l’industrie aurifère. Si le verre et l’or sont, dans l’histoire humaine, des matériaux nobles, le plastique, même fabriqué à partir de l’or noir qu’est le pétrole, jouit d’une cote de popularité moindre. Ce qui n’arrête pas Moreno Schweikle.
Design et storytelling : les objets s’éloignent de leur statut de marchandises jetables
Designer allemand installé à Eindhoven, aux Pays-Bas, Moreno Schweikle (également membre du duo Schimmel & Schweikle) métamorphose le plastique. Plus précisément les fontaines à eau, très prisées dans les entreprises. Sculptant par la chaleur ces récipients bleutés, il en fait des vases amples, aux allures de cristal ultra-fin. Et si l’indice de réfraction du plastique transparent est moins impressionnant que celui du verre ou du cristal, la plasticité du matériau autorise par contre quelques excentricités. Lui donnant de généreux renflements, Moreno Schweikle transforme le plastique rempli d’eau en joyeuses lentilles déformantes. Là où les pièces présentées par la boutique parisienne Mahatsara métamorphosent les fils téléphoniques en paniers tissés. Et le papier magazine en coupes et suspensions de luminaires. En somme, avec « La deuxième vie des choses » Merci offre aussi une incursion dans la fabrique du storytelling. Ce mode de production de désirabilité conjurant l’apparent déficit en valeur marchande.
Un ressort non-négligeable, à l’heure où l’épuisement des ressources et l’inflation de la production de « déchets » (en un mot, le gaspillage) déstabilisent l’équilibre planétaire.