Chez Sylvia Bächli la gouache, qu’elle soit de couleur noire, rouge ou verte, ainsi que le blanc du papier sont les vecteurs d’une sensation passée. Appliqués les uns à côté des autres sur de grandes feuilles de papier, des traits noirs sont parcourus d’infimes variations de gris. Sur des feuilles de plus petit format, des bandes de couleur passent insensiblement du vert au jaune, du jaune ou rouge et du rouge au bleu. D’autres Å“uvres présentent de fines lignes noires entremêlées sur fond de papier immaculé.
Certains chercherons à identifier dans ces traits des cheveux, des racines ou des végétaux. Pourtant, l’enjeu est ailleurs, dans la vibration de ces lignes et de leurs gradations de couleurs.
Si les traits sont des condensés de sensations colorées, le passage des uns aux autres est une perpétuelle oscillation d’intensités. Leur agencement ne répond pas à une logique narrative, suivant laquelle une histoire se tisse entre les éléments du tableau, mais à une logique affective. Le va-et-vient de l’un à l’autre correspond au glissement d’une sensation à l’autre, de telle sorte qu’un rythme se crée à la surface du papier.
Rythme, succession d’intensités, qui n’est autre que celui d’un instant passé. C’est qu’il faut lire dans les lignes de Sylvia Bächli le geste créateur, l’implication de son corps dans une durée faite de résistances et de mouvements. Dans l’esprit de l’abstraction lyrique, mais dénuées de toute emphase, ses œuvres sont les traces de sa propre vie.
Liste des Å“uvres
— Silvia Bächli, Sans titre, 2009. Gouache sur papier. 62 x 44 cm
— Silvia Bächli, Sans titre, 2008. Gouache sur papier. 44 x 31 cm
— Silvia Bächli, Sans titre, 2008. Encre sur papier. 35 x 25 cm
— Silvia Bächli, Sans titre, 2009. Gouache sur papier. 200 x 150 cm
— Silvia Bächli, Sans titre, 2010. Gouache sur papier. 62 x 44 cm