Silences

Martin Karmitz, Dieter Appelt, Georg Baselitz, Christian Boltanski, Alberto Giacometti, Robert Gober, Ilya et Emilia Kabakov, Tadeusz Kantor, On Kawara, Joseph Kosuth, Chris Marker, Mario Merz, Annette Messager, Juan Muñoz, Bruce Nauman, Martial Raysse, Patrick Bouchain
Un propos de Martin Karmitz
Silences

« Un de mes soucis constants tout au long de mon parcours a consisté à établir des passerelles entre ce que je connaissais le mieux, le cinéma, et les autres disciplines, la littérature, la musique, la peinture, la photo, la sculpture, la vidéo » (entretien avec Marin Karmitz, catalogue de l’exposition Silences). C’est à ce titre et dans cet esprit de décloisonnement des pratiques que le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, voici trois ans, a lancé à Marin Karmitz une invitation à développer un projet d’exposition. Silences sera présentée au MAMCS du 18 avril au 23 août 2009 réunissant les oeuvres de Dieter Appelt, Georg Baselitz, Christian Boltanski, Alberto Giacometti, Robert Gober, Ilya et Emilia Kabakov, Tadeusz Kantor, On Kawara, Joseph Kosuth, Chris Marker, Mario Merz, Annette Messager, Juan Muñoz, Bruce Nauman et Martial Raysse dans une scénographie réalisée par l’architecte Patrick Bouchain.

Ardent défenseur du cinéma d’auteur, Marin Karmitz a démontré depuis de nombreuses années son attachement en faveur de la création contemporaine et plus spécialement son intérêt pour les arts plastiques. De façon emblématique, le film Comédie qu’il réalise en 1966 constitue une première passerelle entre différentes disciplines : adaptation d’une pièce de Beckett, le film tient autant de la vidéo expérimentale que de l’oeuvre cinématographique, ce qui n’échappe pas à Harald Szeemann lorsque ce dernier choisit de le présenter à la Biennale de Venise en 2001. Avec Silences, Marin Karmitz fait oeuvre de « passeur d’idées et d’émotions ». Il réunit ainsi des artistes contemporains ou plus historiques autour de thématiques qui l’interrogent de longue date.
Le projet s’articule autour des nouvelles pratiques artistiques qui émergent pendant quelques périodes-clés de l’Histoire récente. Silences traite des propositions d’un genre nouveau que les artistes vont développer, depuis l’après deuxième guerre mondiale jusqu’aux années 1970, et qui ont en commun d’introduire la parole, l’écrit et le son dans le silence du tableau.
L’exposition Silences, qui sera présentée à l’automne à Lisbonne au

Musée Berardo, fait l’objet d’un ouvrage. L’exposition est accompagnée de plusieurs soirées thématiques se tenant à l’auditorium des musées où le public pourra prolonger sa visite en découvrant notamment les films des artistes présentés dans l’exposition.