Marcelline Delbecq
Silence trompeur
Depuis une dizaine d’années, la pratique de Marcelline Delbecq a lentement glissé de la prise de vue à la prise de notes. La question de l’image s’y est incarnée en une forme essentiellement narrative, d’une écriture empreinte de mouvements et d’arrêts sur images, de passé et de présent, de fiction et de réel.
Son travail s’est peu à peu éloigné de la pratique de la photographie pour se concentrer sur la potentialité cinématographique de l’écriture. Son utilisation du récit, de la voix, élabore un univers narratif mis en mots et en sons pour convoquer un ensemble d’images mentales oscillant entre description et fiction. Dans ses installations sonores, publications et lectures — pour lesquelles elle utilise le plus souvent sa propre voix comme une voix-off à un projet cinématographique invisible — les mots mettent en jeu la question du regard en devenant à leur propre tour des visions.
Pour l’exposition «Silence trompeur», l’artiste déjoue ses habitudes en dissociant photographie et texte, en écartant les enregistrements sonores (sans pour autant oublier la voix) et faire ainsi naître de leurs silences respectifs cet espace nommé par Jean-Luc Godard «L’écart entre une mèche de cheveux et l’aube» — celui de l’image.
Visuelles, mentales, métaphoriques, intangibles, réelles ou indescriptibles, les images apparaîtront et disparaîtront au fil des Å“uvres, façonnées par l’imagination, la mémoire ou l’amnésie des spectateurs.
Exposition personnelle de l’artiste, conçue avec Bertrand Schefer.
Elle sera accompagnée d’un cycle de lectures à voix haute les vendredis 30 janvier, 13 février et 6 mars 2015, à 19h.
Vernissage
Mercredi 21 janvier 2015