PHOTO

Signs, Lines and Codes

PCécilia Becanovic
@12 Jan 2008

Cinq artistes-peintres américains : Mark Bradford, Diana Cooper, Joanne Greenbaum, Changha Hwang et Dannielle Tedeger. Des peintures abstraites très différentes conservent toutefois à l’ensemble une certaine cohérence. Il est question de la peinture, de celle qui cherche des images dans les lignes, les signes et les codes pour traduire le monde qui nous entoure. 

Les tableaux de Diana Cooper ont chacun une couleur dominante — orange, blanche ou noire — qui influence le sujet et les formes. Orange Alert représente une vue aérienne d’un terrain d’aviation : les photographies intégrées au tableau s’inscrivent dans un système foisonnant de signes, de réseaux et d’éléments en relief qui transgressent la bidimensionnalité de la toile en se répandant sur les murs et le sol. La couleur orange est empruntée à la signalisation urbaine. Ce travail est lié à la maquette et à l’univers du jeu de construction (on pense à la marque Playmobile).
Push Gently reprend le thème de l’aéroport avec des matériaux plus doux, grâce à des éléments comme la mousse, l’acétate et le néoprène qui créent un monochrome blanc, comme si l’aéroport vu du dessus était recouvert de neige. La composition joue sur la forme et la contre-forme.
Dans The Black One le dessin remplit presque toute la surface de la toile qui est suspendue sans châssis, comme une feuille de dessin. Quelques éléments en aluminium entraînent ici la peinture du côté de la sculpture et de l’installation.

La (seule) toile de Mark Bradford, Lil’big, provoque le regard par sa couleur jaune fluo. Des éléments répétitifs de forme rectangulaire sont collés sur la toile. Il s’agit de papier à permanente — l’artiste, qui est coiffeur, emploie également des shampoings colorants dans ces toiles.

L’unique toile de Joanne Greenbaum est simple et épurée, d’une exécution rapide et spontanée. La composition volontairement déséquilibrée accorde une large part au dessin, tandis que les parties opaques et des parties aquarellées créent une sensation d’inachevé.

Les deux toiles de Danielle Tegeder, Safety Nuclear Route et Orange Mega-Structured City, évoquent la ville, sa complexité et sa beauté. Les compositions délicates reprennent les couleurs de la signalétique et adoptent un point de vue aérien comparable à celui de Diana Cooper. Les toiles ont l’aspect de plans urbanistiques, de paysages étranges, et d’objets scientifiques.

Avec Changha Hwang, deux tableaux de grand format composés de deux parties jointes alternent une peinture expressionniste avec une peinture abstraite géométrique. Deux courants de la peinture sont ainsi confrontés, mais aussi deux mondes : un monde organique, sans forme, et un monde rigoureux, déterminé et mécanique. Le numérique est transposé en peinture pour fabriquer un paysage brouillé par un système de grille. La contemporanéité des médias se mélange aux références à l’histoire de l’art.

Mark Bradford
Lil’Big, 2003. Technique mixte sur toile. 183 x 214 cm.

Diana Cooper

— Push Gently, 2002. Feutre, mousse, papier et photographies sur bois. 165 x 164 x 15 cm.
— The Black One, 1997.
— Orange Alert, 2003.

Joanne Greenbaum
Sans titre n° 3, 1999. Huile sur toile. 190,5 x 152,5 cm.

Dannielle Tegeder
— Chocolate Utopian (…), 2002. Encre, teinture, et feutre sur papier en 4 parties solidaires. 140 x 200 cm.
— Safety Nuclear Route, 2002.
— Orange Mega-structure City, 2002.

Changha Hwang
— Weight of the Atlantic, 2003. Diptyque : acrylique sur toile. 244 x 214 cm (chaque) ; 244 x 428 cm (l’ensemble).

AUTRES EVENEMENTS PHOTO