Signe et mouvement

Communiqué de presse
Per Bak Jensen
Signe et mouvement

La galerie Suzanne Tarasiève présente l’oeuvre de Per Bak Jensen, figure majeure et pionnière de la photographie contemporaine du paysage. Ses travaux sont présents dans les plus grandes collections internationales : Moma, New York ; Metropolitan Museum of Modern Art, New York ; Bibliothèque Nationale, Paris ; Aros, Arhus Kunstmuseum, Danemark…

Pour sa première exposition en France intitulée « Signe et Mouvement », dix oeuvres de grands formats sont présentées et composent un ensemble fascinant de vues du Groenland et d’Islande où le minéral et le végétal (roche, terre, buisson, arbre), l’eau et l’air (lac, océan, glacier, ciel, nuage, brouillard) s’agencent pour générer une dilatation spatiale et temporelle du paysage.

Le photographe se doit d’être attentif et sensible à une combinaison souvent très fugitive des éléments naturels, car c’est dans le caractère éphémère du vivant que transparaîtra à l’image un sentiment de suspension, d’intemporalité et d’étendue infinie.

Photographier un paysage consiste alors en une disponibilité entière aux manifestations du vivant et charge à l’artiste de structurer en image la matérialité et le devenir des éléments, oscillant entre mouvement perpétuel, cristallisation, consistance, fluidité.

La très haute qualité visuelle des photographies de Per Bak Jensen pourrait laisser croire à une manipulation des images après la prise de vue. Il n’est pourtant rien de tout cela puisque l’artiste utilise exclusivement sa chambre photographique (4 x 5 pouces) en lumière naturelle, privilégiant un travail attentif, discret, long et minutieux sur la maîtrise de l’angle de prise de vue, la variabilité du temps d’exposition, l’attention prêtée aux détails, le travail sur des grands formats des photographies (variant entre 124 x 164 cm et 165 x 205 cm).

Les photographies de Per Bak Jensen pourraient laisser croire à des liens étroits avec l’histoire du paysage célébré par l’école romantique qui connaît aujourd’hui des suites importantes dans la photographie contemporaine scandinave, notamment par l’intérêt accordé au paysage comme un espace scénique et dramatique.

Pourtant, la monumentalité des rocs ou des glaciers, les tourments du ciel et des nuages photographiés par Per Bak Jensen ne se complaisent jamais dans la seule projection du pathos humain dans le paysage. Il y a toujours une rigueur quasi conceptuelle chez Per Bak Jensen, une distance nécessaire dans le cadrage, la mise en série, une délimitation stricte du point de vue qui l’éloigne considérablement de la mélancolie romantique.

Si la figure humaine est absente de l’image photographique, certaines séries de Per Bak Jensen intègrent néanmoins des traces de l’activité humaine comme des fragments de passerelles, des éléments de signalétique, d’architecture, ou encore des carlingues d’avion.

De fait, l’artiste ne rejette pas l’humain pour mieux anthropomorphiser le paysage, mais l’oeil de l’artiste tente de creuser sous l’apparence de la réalité afin d’y dévoiler les possibilités de variations infinies du regard, d’illumination et de réflexion du paysage.

Vernissage
Mercredi 13 janvier 2010. 18h–21h.