Living Theatre, Sylvano Bussotti, l’Open Theatre, Nicolas Schöffer, Jean-Jacques Lebel, Erro, John Vaccaro, Jango Edwards, Hauser Orkater, Cathy Berberian, Sun Ra, Miles Davis, Keith Jarrett, Pierre Henry et Carolyn Carlson, Lucinda Childs et Phil Glass, Régine Chopinot, Farid Chopel, Jérôme Savary ou Bartabas, mais aussi Klaus Nomi, Pink Floyd, The Soft Machine, Magma.
Sigma
Eparpillé dans toute la ville, Sigma a fait vibrer Bordeaux de 1965 à 1996. Sous l’impulsion de son créateur Roger Lafosse, le festival annuel, a provoqué une véritable onde de choc dans une ville accoutumée au bon goût et aux valeurs d’une bourgeoisie encore très provinciale.
Le projet d’exposition «Sigma», regroupe le fonds documentaire donné aux Archives municipales de la ville de Bordeaux et le fonds d’archives de l’INA. Il revient sur l’expérience de ce festival unique en France.
Riche en expérimentations fondatrices, le festival mélange théâtre, danse, musique ou encore arts visuels. Il accueille des happenings et des performances, formes encore largement méconnues à cette période. Toutes disciplines confondues, ce festival a vu défilé quelques uns des plus grands noms, tels que: le Living Theatre, Sylvano Bussotti, l’Open Theatre, Nicolas Schöffer, Jean-Jacques Lebel, Erro, John Vaccaro, Jango Edwards, Hauser Orkater, Cathy Berberian, Sun Ra, Miles Davis, Keith Jarrett, Pierre Henry et Carolyn Carlson, Lucinda Childs et Phil Glass, Régine Chopinot, Farid Chopel, Jérôme Savary ou Bartabas, mais aussi Klaus Nomi, Pink Floyd, The Soft Machine, Magma et tant d’autres.
Pour les 40 ans du CAPC, revisiter Sigma dans la grande Nef de L’Entrepôt Lainé contribue à la réévaluation de ces disciplines plurielles. Il représente également un lieu symbolique puisque c’est l’endroit qui a été choisi à l’époque pour accueillir la manifestation.
Se saisir d’un événement éphémère, inscrit dans l’histoire, pour en faire le thème d’une exposition, peut sembler compliqué, voire un pari risqué. Toutefois, la présentation de ces documents constitue déjà une forme d’exposition en soi. Elle est le fruit d’une collaboration inédite entre les Archives de la ville de Bordeaux et une institution de création contemporaine. Sigma est la première exposition de grande ampleur dédiée à un festival transdisciplinaire.
A l’image de la pluridisciplinarité foisonnante de Sigma, ce projet d’exposition est pensé dans une perspective de transmission et de partage. Il tente de transposer dans le présent, l’effervescence suscitée par l’événement dans le passé.
L’exposition se développe autour de trois axes principaux. La question de la transmission rendue possible par la présentation d’un grand nombre d’archives et l’accompagnement d’un archiviste-passeur dans la nef du CAPC. L’équipe des commissaires a réalisé une mise en espace d’une sélection de documents. Pour relier le contenu de l’exposition à l’actualité, des événements, des rencontres et des spectacles contemporains sont également organisés, sous forme de focus, dans le musée et hors les murs.
«Je n’ai pas fait Sigma pour faire la révolution, disait Roger Lafosse. Je l’ai fait parce que je croyais avoir perçu de nouvelles sensibilités, des attitudes différentes, des fêlures dans le discours artistique et que je me disais que ce n’était pas possible que Bordeaux passe à côté de ça». C’est cet esprit de curiosité, d’enthousiasme et de liberté, qu’entend prolonger à sa façon cette exposition.