Stefan Nikolaev
Sickkiss
« Sickkiss » est le troisième projet que Stefan Nikolaev présentera à la galerie Michel Rein. Après « Under Reconstruction » en 2002 et « One for the Money, Two for the Show » en 2003, le titre de l’ exposition, « Sickkiss », est emprunté au nouveau film de l’artiste tourné en 35 mm plutôt qu’en vidéo.
Il met en scène, sur un fond noir, entre l’intimité d’un rideau de velours et le mystère d’un Cosmos insondable, la rencontre du 3ème type d’un homme et d’une jeune femme. La cigarette, troisième personnage du film, fait le lien entre les acteurs Yoshi Oida (Furyo de Nagisa Oshima; The Pillow Book de Peter Greenaway) et Alexandra Surchadjieva, dont la candide sensualité ajoute une arabesque glamour aux habituelles lignes formelles des ¦uvres de Nikolaev.
Dans l’espace d’exposition, les sculptures-objets disséminées rappelleront que la cigarette reste un des motifs favoris de l’artiste. Devenue prétexte plus que sujet, son évocation offre une vision plutôt raffinée et optimiste de ce que peut être la sculpture contemporaine, lorsqu’elle emprunte les codes du marketing de luxe ou du design, pour les convertir en minimalisme pop.
Les titres des œuvres: More, Prestige (cigarettes en verre peint/ lampes) ou Lucky you (œuvre en néon), renvoient à un désir réprimé par le «progrès» hygiéniste de notre société, tandis que les volutes de fumée du film soulignent la sensualité latente de la rencontre des deux personnages.
Ainsi, c’est une envie inassouvie qui se dessine en filigrane derrière les installations de Stefan Nikolaev. Une envie d’inhaler, une envie d’étreintes passionnées, envies rageuses qui sont difficilement contenues par les lignes sobres de ses oeuvres.
Invitation au voyage et au fantasme, Sickkiss parachève la série d’expositions personnelles de l’artiste réalisées en 2005-2006. « Come to Where the Flavour is » (Center for Contemporary Art, Glasgow), Bad Lux (Zoo Galerie, Nantes) et More (Traversée, Munich) lui ont en effet permis d’atteindre une certaine cohérence formelle, à travers l’art subtil de l’installation, réussissant à mêler et à harmoniser œuvres vidéographiques et sculptures. «Là , tout n’est qu’ordre et beauté/ Luxe, calme et volupté»… mais la surface lisse du bois peint ou du néon cache une soif de débordement.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Emmanuel Posnic sur cette exposition.
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