Mark Geffriaud
Si l’on pouvait être un Peau-rouge
« Si l’on pouvait être un Peau-rouge, toujours paré, et, sur son cheval fougueux, dressé sur les pattes de derrière, sans cesse vibrer sur le sol vibrant, jusqu’à ce qu’on quitte les éperons, car il n’y avait pas d’éperons, jusqu’à ce qu’on jette les rênes, car il n’y avait pas de rênes, et qu’on voie le terrain devant soi comme une lande tondue, déjà sans encolure et sans tête de cheval. » (Franz Kafka, in Œuvres Complètes, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1984)
Si Mark Geffriaud a choisi d’intituler sa première exposition personnelle à gb agency d’après le titre de cette très courte et énigmatique nouvelle de Kafka, c’est autant pour souligner la dynamique d’une hypothèse dont l’enjeu même tient dans la dissolution de ses prémisses que pour amorcer un certain nombre de questions liées à la perception et à la représentation de l’espace, à la circulation et à la multiplication de points de vue.
Mark Geffriaud a ainsi choisi de fragmenter l’espace d’exposition en créant des îlots d’architecture à partir de panneaux articulant trois types d’angles différents sur, sous ou à travers lesquels sont présentées des œuvres dont ils deviennent à la fois les supports et les composants.
Par le biais d’une continuité des composants matériels et formels dérivés de quelques codes et outils fondamentaux de la représentation (le plan, le pli, le trou ; l’image et son support ; l’avant-plan et l’arrière-plan, tant du point de vue physique que métaphorique), chacune de ces œuvres et chacun de ces dispositifs favorisent l’emprunt de différents chemins menant à des points de vue toujours renouvelés.
En somme, pour l’artiste, « cette exposition dessine une série d’hypothèses autour de notre conception géométrique de l’espace, ou si l’on veut, des mirages d’un Peau-rouge fonçant vers l’horizon ».
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Sarah Ihler-Meyer sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Si l’on pouvait être un Peau Rouge