Communiqué de presse
Ghazel
Si je dis la vérité, personne ne me croira
H. est un sans-papier afghan, qui n’a pas souhaité être présent lors de la performance proposée par Ghazel, car, dit-il, «Si je dis la vérité, personne ne me croira».
Accepter sans réserve l’impérieuse prérogative du réel est en effet une faculté humaine toute conditionnelle et provisoire. Rien de plus délicat que d’admettre la réalité: la tolérance à son égard est bien relative et peut être suspendue si le réel se montre trop cruel.
«Un arrêt de perception met alors la conscience à l’abri de tout spectacle indésirable» Clément Rosset, Le réel et son double, essai sur l’illusion, Folio essais, 1999.
Devançant cette suspension de la perception, H. n’est pas venu.
Quelle est alors la responsabilité de l’artiste face à cet «arrêt de perception»? Comment se situer, quelle est sa place, quelle forme user?
D’origine iranienne, Ghazel a très vite «été amenée» dit-elle (comme s’il s’agissait d’une nécessité contingente) à aborder des sujets sociaux et politiques. Or, demande-t-elle, «qu’est-ce au juste que l’art politique et social au sens large du terme?». Usant de l’humour comme d’une soupape pour soulever avec légèreté les interrogations liées à l’immigration et à l’exil, elle piétine au passage les clichés, tant occidentaux qu’orientaux.
S.L
Vernissage
Vendredi 4 mai 2012 Ã 18h