Diane Arbus, Lee Friedlander, Garry Winogrand, Paul Caponigro, Joe Deal, Duane Michals, Les Krims, William Klein, Bruce Gilden, Larry Clark, Bill Owens, Ralph Gibson, Ralph Eugene Meatyard, Arthur Tress et Joel Peter Witkin
Seventies. Le choc de la photographie américaine
La Bibliothèque nationale de France met en lumière plus de trois cents photographies en noir et blanc des années 70, travaux de quelque trente auteurs américains.
« La BnF ne possède pas moins de trois mille tirages d’époque, fruits d’acquisitions et de donations généreuses, rassemblés grâce aux liens noués depuis près de quarante ans avec les auteurs.
Une riche collection qui nous permet aujourd’hui de rendre hommage à cette génération de photographes américains, artisans de la rupture qui mirent leur talent au service d’une esthétique inventive et subversive », déclare Bruno Racine, président de la Bnf.
En 1971, la Bibliothèque nationale consacrait une exposition au travail de jeunes Américains alors peu connus.
Leurs photographies rompaient avec la conception du médium qui prévalait en Europe, où régnait la photographie humaniste. Diane Arbus, Lee Friedlander, Garry Winogrand, entre autres engageaient chacun à leur manière une évolution singulière et audacieuse.
Ils interrogeaient sans a priori les multiples possibilités du médium photographique. Loin du pictorialisme, à distance du pur document, ils ne marquaient pas pour autant la rupture avec la riche tradition établie par Walker Evans, Harry Callahan ou Aaron Siskind, dont ils avaient parfois reçu l’enseignement.
Le portrait, autour de vingt photographies de Diane Arbus, le paysage saisi à travers les objectifs si différents de Paul Caponigro, Lee Friedlander ou Joe Deal, les expérimentations narratives de Duane Michals ou Les Krims font écho dans l’exposition à la street photography de Garry Winogrand, William Klein, Bruce Gilden, aux vies marginales des modèles de Larry Clark, à la vision décalée du rêve américain de Bill Owens, aux recherches graphiques raffinées de Ralph Gibson.
L’ensemble offre la part belle à la tradition très anglo-saxonne de l’onirisme et du fantastique interprétée par Ralph Eugene Meatyard, Arthur Tress ou Joel Peter Witkin.
Cette exposition entend mettre en évidence l’audace et la vigueur des formes, montrer la confondante liberté qui, à cette époque, balaya les stéréotypes et exerce encore son emprise sur la conception post-moderne de la photographie.
Il n’est que de songer au nombre de photographes qui, de par le monde, admirent et se réclament de Diane Arbus, à ceux qui ont regardé et appliqué les partis pris de William Klein, qui cherchent la vérité dans la prise de vue urgente de Garry Winogrand ou de Bruce Gilden, ou dans les recherches plastiques de Joel Peter Witkin…