Exposition
Grout / Mazeas. I Love it When a Plan Comes Together
L’exposition ouvre sur une chute/oeuvre d’art, une double lecture possible. I love it when a plan comes together comporte toutes les définitions d’un anti «envol de Y. Klein», ça n’est pas une élévation ni spirituelle ni physique, les corps ne se sont pas tendus vers le ciel, d’ailleurs les artistes ne se sont pas jetés dans le vide, le but de l’oeuvre n’est pas de figer pour l’éternité leurs images, les têtes tournées vers le haut, entre ciel et terre, mais bien au contraire d’imprimer ce qui pourrait être leur chute, leur collision burlesque avec le sol.
What the HELL did that, Lieutenant? (A nightmare on Elm Street-aka-Freddy) est constitué d’une série de dialogues de films où tout le monde se souhaite d’aller en enfer …, parcourt les murs de textes noircis, incendiés… La réponse est presque tout le temps d’une répartie douteuse … L’ultime irrévérence du héros face à la mort.
«La relation que nous entretenons avec le cinéma (ou du moins, une forme de cinéma) demeure toujours aussi obsessionnelle… La représentation de la violence et l’expérience que le cinéma en offre est le point de concentration de notre production. Quelques mouvements d’appareils des moins évidents pour terminer l’affaire. Caméras subjectives pour amateur de boxe en mal de sensations héroïques.»
Being Mormeck se compose de deux vidéos côte à côte où des images abstraites, fulgurantes et brutales défilent. Petit à petit, on saisit les repères, aidé par la bande-son facilement identifiable d’un combat de boxe. Cette vidéo est constituée de deux prises de vues synchronisées depuis les gants de Jean-Marc Mormeck lors de deux rounds combattus contre son sparring partner. La profondeur de champ très restreinte ne laisse apparaître des images nettes qu’au moment des impacts contre l’adversaire.
Sylvain Grout et Yann Mazéas travaillent en duo depuis leur sortie de l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier. Derrière les apparences factices de décor et le rapport manifeste au Cinéma (David Cronenberg, Stanley Kubrick, Ridley Scott…,The fly, Shining, Alien…), Grout/Mazéas réaffirment que l’art est aussi question de point de vue et de position critique. Leurs oeuvres se développent autour des relations ambiguës entre le réel, l’imaginaire, le fantasme. Leurs installations sont «une entreprise de contamination, d’hybridation de la réalité et de la fiction», révélant «un aspect du processus de l’image : la cristallisation fluide du mental et du monde» (P. Pique).