Jesper Just
Servitudes
Dans son travail filmique, Jesper Just associe les images, d’une qualité exceptionnelle, au son et à la musique. L’énigme vient perturber la narration et la tension créée laisse émerger la poésie. Jesper Just ne livre pas d’issue narrative, mais laisse le spectateur avec ses interrogations et ses émotions.
L’installation Servitudes conçue pour la galerie basse du Palais de Tokyo, est composée d’une installation audiovisuelle et d’une vaste intervention spatiale qui transforme l’espace préexistant et le parcours du visiteur.
Les vidéos, œuvres indépendantes et interconnectées, explorent l’idée de la métropole comme une entité possédant un corps. Les films suivent deux personnages: une jeune fille et une enfant handicapée, joués respectivement par Dree Hemingway et Rylee Sweeney.
La jeune fille n’apparaît pas comme un individu mais incarne les idéaux de jeunesse et de féminité véhiculés aujourd’hui. Les deux personnages sont liés par la présence et la manipulation du son. La musique agit comme une force omniprésente et perpétuellement mouvante qui guide les personnages ainsi que les spectateurs dans leur progression au fil de l’exposition.
Le One World Trade Center, gratte-ciel à la fois iconique et controversé, devient comme dans la plupart des travaux de Jesper Just, un personnage en soi. Il a ici fonction de membre fantôme, symbole d’absence et de perte, mais constitue aussi le témoignage d’une résilience. Sa présence iconique apparaît comme une prothèse au centre d’un horizon urbain modifié.
D’une vidéo à l’autre, les personnages se reflètent, s’opposent et interagissent, constituant un point de départ à l’exploration des concepts de capacitisme et d’autonomisation questionnant ainsi les limites du corps et de l’individualité.
Jesper Just est né en 1974. Il vit à New York.
Vernissage
Mercredi 24 juin 2015