Communiqué de presse
Gonçalo Mabunda
Série de Chaises
A la fin de tout conflit armé se pose la question du désarmement. Comment faire pour que toutes ces armes qui sont entre les mains des militaires et des civils, qui sont cachées ou enterrées, soient rendues ou déposées au sein d’institutions qui les entreposeront et les désactiveront. C’est un processus qui peut prendre de nombreuses années, voire des décennies. Faire en sorte que les combattants remettent leurs armes, que celles-ci ne soient plus nécessaires, que le cycle défense/revanche s’arrête. C’est un processus de paix, de réconciliation avec le passé et la mémoire.
Gonçalo Mabunda travaille sur la mémoire de son pays, le Mozambique, qui est récemment sorti d’une longue et terrible guerre civile commencée dans le milieu des années 70.
Jeune trentenaire né à Maputo, son enfance a été rythmée par la violence, les déplacements, l’absurdité d’un conflit dirigé en sous-main par des intérêts internationaux divergents, des luttes de pouvoir, des convictions politiques et des guerres tribales. Bref, une histoire d’après guerre malheureusement commune à ces pays en voie de développement.
Mais le Mozambique est aussi un pays doté d’une joie de vivre sans pareil et d’une longue tradition culturelle qui fait une place importante à l’art, l’artisanat et la musique dont le collectif artistique Nucleo de Arte fondé en 1936 est un des acteur principal de la scène culturelle de la capitale du Mozambique. Maputo est actuellement une ville intense, ouverte à la création, où une jeunesse animée se rassemble dans les cafés et aux terrasses.
Gonçalo a commencé à travailler avec Nucleo de Arte à l’occasion d’un projet lancé par une association caritative dont l’objectif était de transformer les armes en œuvres d’art. Porté par ce symbole de renouveau, il s’est associé avec de nombreux artistes à ce projet dont l’œuvre la plus marquante est une sculpture monumentale commandée par le British Museum en 2005.
Gonçalo, après avoir été le moteur de ce groupe, travaille désormais indépendamment et expose internationalement ses sculptures et installations, conscient d’ouvrir la voie en tant qu’artiste Africain sur un continent qui reste largement à découvrir pour la plus parts des collectionneurs d’art contemporain.
La chaise est un motif récurrent dans son travail. La chaise du chef de tribu, le trône sont des pièces qui étaient recherchées par les Occidentaux au début du XXeme siècle. Ce sont aussi des attributs du pouvoir, des symboles tribaux et claniques typiques de l’Afrique, des symboles de conflits aussi dont le dernier exemple en date est le soulèvement qui a suivi les élections de décembre 2007 au Kenya.
Les Chaises de Gonçalo sont aussi une pièce de mobilier, un objet de design de notre époque, décoratif et assumé. De loin ces Chaises semblent être faites de terre cuite, ne révèlent le secret de leur terrible matériau que lorsque l’on en s’approche.
Gonçalo faisait partie de l’exposition « Africa Remix », présentée à Paris, Londres, Düsseldorf et Tokyo. Son travail est entré dans de nombreuses collections internationales dont le Museum of Art and Design de New York.
critique
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