Olivier Dubois
Séquence danse. Tragédie
Le simple fait d’être homme ne fait pas Humanité, voilà la tragédie de notre existence. Car ce n’est que d’entre les corps, d’entre les pressions telluriques nées du pas de chacun et de par nos engagements conscients et volontaires que surgira cette humanité.
Surexposés dans leur nudité, pour mieux incarner cette évidente différence anatomique, cet Autre; neuf hommes et neuf femmes interprèteront la partition de leur condition biologique, de leur genre, celle d’un espace de préservation de territoire pour elles et d’un espace de conquête de territoire pour eux.
Marcher, être redressé, faire face, tout d’abord par des allers et retours incessants aux trajectoires parallèles et rythmées puis par un martèlement du sol et ainsi refaire du pas le geste fondamental de leur volonté.
Tout comme Révolution, Olivier Dubois signe là une pièce manifeste, obsessionnelle, voire hypnotique où dans un mouvement de sac et de ressac, ces femmes et ces hommes se fondent, disparaissent; le frottement de leurs univers crée le fracas. Une faille s’ouvre et laisse entrevoir dans ce tumulte tellurique, la précieuse transcendance d’une communauté humaine.
Production: Cod
Coproduction: Festival d’Avignon, L’apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, La Rose des vents; Scène nationale Lille Métropole à Villeneuve d’Ascq, Mâcon Scène nationale, Ballets de Monte-Carlo/Monaco Dance Forum, Malandain Ballets Biarritz dans le cadre de l’accueil studio, la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines; Le Prisme, le Centquatre; Paris/Cod est soutenue par la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile de France; Ministère de la Culture, au titre de l’aide à la compagnie chorégraphique, le Conseil Général du Val d’Oise, la Spedidam, Conseil régional d’Île de France.
Cod reçoit l’aide de l’Institut français pour ses projets à l’étranger.
Olivier Dubois est artiste associé au CENTQUATRE.
La compagnie Cod est en résidence d’implantation à L’apostrophe, Scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, et en résidence au CENTQUATRE.
Repères biographiques
Si Olivier Dubois préfère se définir comme auteur plutôt que comme chorégraphe, c’est qu’il ne se considère pas comme un chercheur de mouvements. Pourtant, l’intensité du geste et la puissance de l’engagement sur le plateau sont des éléments marquants de ses créations.
Interprète, il faisait déjà preuve d’une endurance et d’une audace étonnantes dans les pièces d’Angelin Preljocaj et de Jan Fabre.
Avec l’humour qui le caractérise, il avoue lui-même n’avoir peur «ni de la douleur, ni du ridicule».
Olivier Dubois n’a en effet pas froid aux yeux et se donne les moyens de ses ambitions.
Depuis la création de Pour tout l’or du monde en 2006, il invente des formes aux partitions extrêmement réglées, dont la précision presque mécanique permet d’atteindre un état d’abandon, sur la scène comme dans la salle.
Venu à la danse sur le tard, il intègre avec entrain l’histoire de cet art, à laquelle il recourt volontiers quand elle lui semble pouvoir servir ses projets: L’Après-midi d’un faune de Nijinski dans Faune(s), créé au Festival d’Avignon en 2008, Le Lac des cygnes dans Pour tout l’or du monde ou encore Le Boléro de Ravel dans Révolution.
Les corps et le patrimoine sont pour lui les outils d’un travail d’ébranlement et de questionnement de ce qui fait, selon lui, humanité en l’Homme: la capacité de se dresser, de hurler, de résister. L’insurrection et la résistance sont au cœur de son projet Étude critique pour un trompe-l’oeil, un cycle dans lequel s’inscrivent ses deux précédentes pièces, Révolution et Rouge ainsi que cette nouvelle création, Tragédie.
Informations
Le 2 février 2013 à 20h30
Le 3 février à 18h
critique
Séquence danse. Tragédie