Orlan
Self-Hybridations indiennes-américaines
La galerie Michel Rein présente la nouvelle série de self-hybridations d’Orlan. Ces photographies digitales réalisées à partir de portraits d’Indiens d’Amérique du Nord peints par George Catlin, ont été conçues pendant son séjour aux Etats-Unis, à New York ainsi qu’au Getty Research Institute à Los Angeles. Orlan continue ses recherches sur les modifications corporelles et faciales à travers des images puissantes tant par leur format (124,4 x 152,4 cm) que par leur richesse chromatique. Ces nouvelles images montrent un travail sur la picturalité photographique rendu possible par la retouche numérique. La présence de l’artiste est redoublée à travers les figures hiératiques et sacrées des premiers natifs américains. Orlan convoque dans ses nouvelles oeuvres tant l’histoire de l’Amérique que l’histoire de l’art américain.
Les self-hybridations réalisées depuis 1998 poursuivent la dynamique d’une démarche commencée depuis la fin des années 60 sur les thématiques du corps, du sacré, de la féminité, de la beauté, de l’hybridation. Explorant les possibilités de transformations que permettent les nouvelles technologies (vidéo, télématique, palette graphique, retouche numérique), Orlan a déjà réalisé deux séries de self-hybridations où se fondent portraits de l’artiste et figures primitives, sculptures précolombiennes et photos éthnographiques africaines. Dans la série amérindienne, Orlan change de support référent en s’intéressant aux possibilités de numérisation de la matière picturale.
Les Self-Hybridations indiennes-américaines créées par Orlan témoignent d’une hybridation des sexes, des cultures, des époques, des pratiques artistiques et donnent à sa démarche une dimension fortement politique, féministe et ouverte au monde. L’artiste maintient constants les liens qu’elle tisse depuis le début de sa carrière avec l’histoire de l’art. Dans sa série Tableaux vivants, elle a incarné la Maya de Goya et l’Odalisque d’Ingres, elle a aussi réalisé des morphings entre son visage modifié par la chirurgie et des icônes féminines dela Renaissance. Après avoir associé ses créations à l’art occidental et la religion chrétienne, Orlan a pris la décision depuis 1998, d’élargir ses sources aux cultures non occidentales.
Au tournant du XXI° siècle, les self-hybridations d’Orlan apparaissent comme une prémonition, celle d’une espèce humaine mutante née d’un brassage culturel grandissant et des découvertes bio technologiques renouvelées. Les oeuvres de la série des Self-Hybridations Indienne-américaines qui seront présentées à la galerie ont été exposées en 2007 dans la rétrospective « Orlan : Le Récit » au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole (commissaire: Lóránd Hegyi) et reproduites dans le livre publié à l’occasion de cette exposition.
critique
Refiguration. Self-hybridations, série indienne-américaine