Orlan
Self-Hybridations
Sujets forts, grands formats et richesses chromatiques, les photos de « Self-Hybridations » interrogent les plus vieilles cultures du monde, et le regard que nous portons sur elles. Quel est aujourd’hui notre rapport à l’Amérique et à son histoire ? Après les illusions que le Nouveau Monde a suscitées dans les siècles passés, quel imaginaire produit-il aujourd’hui ?
Contrairement aux opérations chirurgicales, les Self-hybridations précolombiennes, africaines ou amérindiennes ne s’inscrivent pas dans la chair mais dans les « pixels de la chair virtuelle ». Par le morphing, Orlan procède à un télescopage entre son visage et les canons de la beauté de ces trois anciennes civilisations.
C’est en 1998 qu’Orlan entame ce travail sur l’archaïque et la souveraineté expressive de l’image avec les Refigurations self-hybridations précolombiennes. Grâce à la photographie numérique et à l’incrustation de son visage dans des images de masques et de statues votives des cultures précolombiennes, elle s’offre une multitude
d’identités physiques.
Mettant en cause les critères des canons de beauté occidentaux, elle opère également une collision entre des temporalités différentes : le passé de ces cultures, le présent de la photographie et le futur hybride et fantasmé qu’elle veut nous suggérer.
Une sélection de photographies de ces trois séries de Selfhybridations seront réparties en trois groupes au sein des collections du musée : précolombiennes avec la découverte des Amériques, africaines avec les collections liées à l’esclavage, amérindiennes avec les portraits d’Edward S. Curtis.