ART | EXPO

Séjours dans la maison du passage

11 Jan - 22 Mar 2014
Vernissage le 10 Jan 2014

Le travail de Stéphane Le Mercier oscille entre économie de gestes plastiques et concentration d’expériences artistiques multiples au sein d’une même œuvre. Conçue comme un dialogue entre l’espace et les signes, cette exposition questionne le rapport entre le collectif et l’individuel et, propose également d’envisager l’œuvre comme une surface d’inscription passagère de la pensée de l’artiste.

Stéphane Le Mercier
Séjours dans la maison du passage

Pour cette exposition, Stéphane Le Mercier a sélectionné des œuvres qui témoignent d’une économie de gestes plastiques — recouvrement monochrome, moulage, inscription typographique. Ce sont des gestes de première urgence dont les origines historiques et artistiques sont aisément identifiables.

Avec «Séjours dans la maison du passage», il propose une réflexion sur l’écriture collective à travers une exposition personnelle. Dans son travail, il interroge également la place de l’artiste en tant qu’auteur.

Les sculptures présentées dans l’exposition sont autant de fragments mobiliers sur lesquels le visiteur pourrait envisager de prendre place. En utilisant le concept du ready-made assisté (assemblage de plusieurs objets usuels), il s’emploie à lutter contre un certain type de formalisme.

A l’inverse, une des 34 pièces (2012), The X on the windows (2011), Campsite (2013), Limpiabotas (2013) et Gravure (1993-2013) sont le fruit de diverses expériences artistiques concentrées une seule et même œuvre.

La série d’aquarelles Vite (2006-2012) emprunte au brouhaha médiatique et à l’Histoire de la peinture abstraite. L’artiste produit rapidement des aquarelles abstraites, puis, il imprime sur ces dernières de courts textes en français, en anglais et en allemand. Ces citations ou mots, sont aussi bien extraits de l’histoire de l’art classique, que des médias internationaux. Vite est la représentation d’un paysage contemporain, terriblement sonore.

Stéphane Le Mercier compare la peinture abstraite à de la moquette grise, revêtement qui recouvre généralement les couloirs des administrations ou des salles d’attente des aéroports internationaux. Il faut y voir une métaphore de cette peinture, qui s’est imposée au fil du temps, comme une «hyper-moquette-grise-internationale», très répandue et standardisée. On la trouve en masse au musée, mais aussi dans des lieux publics pour son aspect décoratif.

Les tableaux réalisés par l’artiste durant ces deux dernières années se présentent quant à eux, comme des abstractions anti-ironiques. On peut y reconnaître des éléments empruntés à des artistes tels que Pierre Soulages, Anthony Tapiès, Jackson Pollock et beaucoup d’autres. Ces peintres sûrs d’eux-mêmes, constants, et dont l’œuvre est largement diffusée sur les cartes postales et dans les magazines contrastent avec l’image d’une époque qui semble figée dans l’appauvrissement généralisé.

En filigrane de l’exposition, Stéphane Le Mercier exprime la conviction d’appartenir à un territoire mis en danger, à une époque contemporaine fragile. Il nous encourage à considérer ses œuvres comme une surface d’inscription qui n’est que passagère.

Le regroupement dans un même espace de ces travaux hétérogènes met en tension l’ensemble du projet par un jeu de signes (slogans, détournements, jeux de mots, objets, fragments mobiliers). Une fois de plus, les œuvres sont, à la fois solitaires et solidaires.

En partenariat avec le réseau Marseillexpos.

Vernissage
Vendredi 10 janvier 2014 à 16h

AUTRES EVENEMENTS ART