Communiqué de presse
Sébastien Masse
«Historien d’art de formation, des artistes comme Bacon, Picasso, Giacometti, Modigliani, Barceló ont alimenté mon désir de devenir peintre. De manière empirique, ils ont développé un langage pictural afin de retranscrire leur propre vision de la réalité et de leur monde imaginaire.
Avec la même approche, j’ai choisi de travailler à l’instinct, au-delà du réfléchi laissant dialoguer la forme et la couleur avec la sensation. Portraits, scènes de la vie quotidienne, variations érotiques ou thèmes mythologiques, peuplent mon univers pictural où prédomine l’individu.
Peindre est à mon sens un acte qui mélange l’expérience du vivant en général et sa vie propre. Le modèle (personnage réel ou imaginaire) permet de plonger dans l’âme humaine, de découvrir l’autre et de dévoiler ce qui se cache au fond de soi. Les visages de mes personnages restent graves, en attente, et seraient comme une mémoire vivante où s’entrechoquent des champs d’expériences, des sensations, des forces vitales. Ils se composent comme un vivant poème où les correspondances formelles riment avec les harmonies de couleurs. Les yeux et la bouche caractérisent l’expression, la relation avec le spectateur. Le nez, espace polymorphe ou non, donne l’impulsion majeure au « visage masque ».
La simplification des formes accentuent la force du sujet. Les fonds amènent l’unité au tableau et synthétisent la composition dans une dominante de couleur. Ils accentuent l’isolement de la figure et intensifie sa présence. L’homme se voit confronter à lui-même, à sa propre réalité physique. C’est une sorte de mise en abîme comme les ombres ou les flaques aux abords des figures agissant tels des miroirs où se reflèterait la substance humaine. La forme et la couleur sont donc étroitement liées à la sensation. Elles répondent à une logique de création où interviennent tour à tour : le rêve avant la réalité, la pensée avant la raison, l’indicible avant le visible.»
Seb. M