Communiqué de presse
Thomas Lanfranchi
Sculptures volantes identifiées
Les recherches de lévitation monochromique et formelle sont au centre de l’œuvre de Thomas Lanfranchi, qui utilise le vent et l’espace, pour mettre en scène ses sculptures d’un autre monde.
Thomas Lanfranchi donne des ailes à la sculpture. Ses impressionnants volumes colorés peuvent en effet atteindre 40 mètres de longueur, à l’image des flèches bleues qu’il a fait voler dans le ciel gris d’Estuaire (Nantes, été 2007).
Généralement faites de toile de spi, ces formes géométriques sont en « lévitation monochromique et formelle », pour reprendre les mots de l’artiste : la rencontre fortuite d’Ed Ruscha et de Donald Judd sur fond de ciel de désert ou d’océan… Un minimalisme hallucinatoire très « côte ouest » !
De prime abord, Thomas Lanfranchi est un « artiste décomplexé » plutôt contemporain : on a plus de chance de croiser ses formes volantes à Sydney, Hong Kong, Liverpool ou Pasadena qu’à Paris…
Mais à y regarder de plus près, il incarne aussi une figure plus archaïque : avec un coupon de toile ou une pile de sacs poubelles, un fil, une aiguille et du scotch il peut réaliser n’importe où dans le monde, seul et en peu de temps, une gigantesque sculpture autoproduite, mue par une énergie hautement renouvelable.
Cette œuvre a la magie des paradoxes qu’elle laisse en suspens. Sculptures affranchies de la gravité, les formes de Thomas Lanfranchi oscillent entre monumentalité et fragilité, toujours en mouvement, instables, gracieuses, fugaces et surprenantes.
D’une grande simplicité, parfois proches d’une signalétique poétique visuellement très efficaces, ces volumes nécessitent une recherche poussée des flux d’air, et l’élaboration d’un complexe système d’évents.
Cette vibration constante offre une métaphore directe à la pensée de l’artiste. Thomas Lanfranchi enregistre aussi les pulsations de l’esprit à la mine de plomb sur de grandes feuilles blanches.
Ses dessins sont rehaussés des aplats monochromes de fragments découpés d’une toile de spi, auparavant volante, et d’arabesques, d’où surgissent progressivement figures animales, visions de science-fiction ou haïkus, parfois réduits à un seul mot.